Quand vous dites "l'école n'est plus adaptée", ça me rappelle vachement un certain type de discours politicien. Franchement, je doute que l'enseignement tel qu'il est actuellement ait un jour été adapté à son époque. Et puis c'est difficile de faire des rapprochements si évidents entre le 18e siècle et le 21e. On parle d'une époque où l'enseignement est réservée à ceux qui en ont les moyens. Le primaire obligatoire et gratuite, c'est une tentative ratée en 1793, et ça existera vraiment seulement pendant la Commune en 1870, puis fixé en 1882 par Ferry. Par la suite, le secondaire mettra du temps à venir (ma grand-mère a connu la seconde guerre mondiale mais pas le collège). Donc y'a quand même du chemin entre une loi jamais mise en place il y a 200 ans et 2016, ce qui rend la comparaison difficile.
Sinon, pour ce qui est de la géométrie un peu poussée, la littérature (mal nommée "français") ou l'espagnol, je pense que c'est pas mal à faire si ça nous intéresse, mais si c'est obligatoire, c'est embêtant pour deux raisons. Déjà, si on n'aime pas ça, bah on perd son temps puisque on retiendra rien, et puis plus il y a d'enseignements obligatoires, moins il y a de temps pour les enseignements optionnels, susceptibles de plus intéresser. C'est pour ça que j'aime beaucoup le principe des enseignements d'exploration en seconde, où on doit choisir 2 matières parmi une liste proposée par le lycée.
Je n'ai pas dit que la scolarité devait servir à apprendre seulement des choses utiles à la vie future, sinon ça donne des établissements soumis au marché du travail et aux entreprises.
Je sais pas pourquoi je mets ça au milieu de mon bloc, mais tant pis. Je voulais juste souligner que tu limites les choses utiles à la vie future à ce qui permet de remplir un rôle sur le marché de l'emploi, ce qui est contraire à ce que t'essayes de dire huh.
Sinon, y'a un sujet que je trouve peu abordé et qui mériterait un peu plus de place : l'obsession du bac général scientifique. Je me souviens qu'en 3ème, le bac pro, c'était l'échec scolaire et le CAP, c'était l'autisme. Tout le monde voulait absolument aller en général, même ceux qui détestaient l'enseignement théorique et qui voyaient pas qu'en général, on faisait que ça. Et si c'était pas les élèves, c'était les parents. En 4ème, mes prof's étaient une catastrophe sans nom entre le prof' d'histoire qui passait plus de temps à gueuler qu'à faire des cours sans faire taire qui que ce soit, la prof' de français qui pratiquait allègrement le harcèlement sur les élèves en galère au lieu de les aider ou encore la prof' de maths qui pouvait pas me saquer. Je voulais pas prendre le risque de me taper encore une année comme ça, alors je me suis dit que j'allais faire un bac pro pour faire le moins d'années possible, et c'est mes parents qui se sont opposés. J'ai aussi un ami qu'a failli craquer parce qu'il supportait pas la pression du brevet et des notes en général mais ses parents le poussaient et le poussent toujours à taffer toujours plus alors qu'il est bien meilleur en théorie qu'en pratique. Y'a aussi la personne qui savait ce qu'elle voulait faire et qui avait décidé de faire un bac pro pour encore une fois se faire recaler par ses parents. Une fois en seconde générale, y'a évidemment eu le même genre de plan pour aller en bac S, même pour quelqu'un qui comprenait tellement rien en SVT qu'il avait mis que la Lune était un astéroïde. Et y'a tout une hiérarchie des filières dans la tête des élèves et parents alors que chacune est juste différente.
Cette obsession de l'enseignement général S, c'est très répandu, considéré comme normal alors que c'est insensé arrivé à un certain seuil.
Y'a aussi le principe des notes qui est gênant. Je saisis l'idée de base : donner une idée de son niveau pour savoir sur quoi on doit s'améliorer. Le problème, c'est que les prof's sont tellement concentrés sur le nombre plutôt que sur sa signification qu'on se retrouve parfois avec des extrémités comme 9,7/20, alors que 2/4, ça voudrait dire la même chose et ce serait beaucoup plus simple à lire. Le problème aussi, c'est que ça créé une hiérarchie des élèves, le top 30 des élèves de la 4ème 6, ce qui est très démotivant pour ceux qui ne sont pas au sommet. En plus, on y ajoute la moyenne. A première vue, on y voit peut-être aucun soucis, mais le problème, c'est que pour faire un bilan, "bon en statistiques et en géométrie, mais lacunaire en rédaction", ça devient "13/20 assez bon trimestre", ce qui rompt un peu avec le principe de base, et je parle pas de la moyenne générale. On peut aussi dire que c'est un système qui de par la nature humaine qui regarde ce qu'elle perd plutôt que ce qu'elle gagne, on est en permanence devant un échec parce qu'on a pas eu 4 points alors qu'on en a eu 16 par ailleurs. Le dernier point qui concerne plus l'application des notes que les notes elles-même, c'est qu'une fois le contrôle passé, on sait là où on est lacunaire, mais dans la majorité des cas, on n'aura pas l'occasion de retenter parce qu'on passe au chapitre suivant à un rythme effréné.
Sur le reste, je suis d'accord, rien à redire.