Chroniques musicales

Hippotropikas

Lièvre arctique
31 Août 2013
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Bonjour,

Ce topic a pour but de présenter des musiques que vous affectionnez particulièrement. Vous présenterez votre musique (une à la fois si possible) avec un texte de 5 à 10 lignes minimum qui met en avant les caractéristiques de l'œuvre mais aussi son rapport avec la vie du compositeur (avec la possibilité de parler d'avantage d'une chose que de l'autre). La forme du texte est totalement libre ! Vous pouvez partir sur une description sensible, ou au contraire être très concis et offrir beaucoup de détails factuels... Je juge également indispensable d'accompagner le tout avec un lien vers la musique en question.


Je commence avec la Sonate au Clair de Lune de Ludwig van Beethoven (1770-1827).


La Sonate au clair de Lune, composée en 1801, est vraiment extraordinaire, si romantique, si nostalgique et si brutale au 3ème mouvement. Il faut savoir que Beethoven a aimé beaucoup de femmes, mais ne s'est jamais marié. Sa vie amoureuse est désastreuse puisque l'amour qu'éprouvait le compositeur était rarement réciproque.
Amour impossible... platonique... La Sonate au clair de Lune est dédiée à Giulietta Guicardi. Le premier mouvement est assez lancinant, lourd et triste, il pourrait évoquer le caractère velléitaire et hésitant de Beethoven en amour. Le second est un portrait musical de Giulietta : brune, cheveux bouclés, yeux bleus. Et le troisième... peut-être la colère, les emportements qui l'ont toujours éloigné des femmes... Le jeune Ludwig, alors âgé de 30 ans, est en effet victime dans ces années-là des premières manifestations de sa surdité croissante, qui l'ont plongé dans une période de remise en question et de dépression.
Pour finir, Chopin, autre compositeur romantique, dit à propos du 2ème mouvement, que c'était une "rose entre deux abîmes". Beethoven pensait que la musique, dans le sens large, servait à rentrer directement dans la tête du compositeur, à le comprendre.

 
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Super idée de topic ! Et j'aime ton commentaire rien que pour la Sonate au Clair de Lune, le troisième mouvement est vraiment divin < 33 (d'ailleurs je joue le premier mouvement).

Je ne poste malheureusement pas encore de musique, mais cela viendra bientôt. Encore merci pour cette tentative fructueuse d'enrichir notre culture !
 
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Pour aller voir les œuvres en question, cliquez sur le texte en couleur.

J'aimerais vous présenter plus un artiste que l'une de ces chansons.Je l'ai découvert il y a quelque jours avec un M.C.A. (Mes Chers Abonnements)
un émission d'Anthox Colaboy,je parle de Tôonz. Je vous invite a aller voir sa chaîne Youtube,il y poste chaque semaine un titre de son nouvel album.Vu qu'il est ici question de présentation d'une musique ou d'une chanson,je vous présenterais "Le zapping"

Cette chanson porte sur les informations a la télé et dans les médias en général.Le premier couplet est assez triste,il parle de toute la terreur que diffuse les médias.Il parle entre autre des pays bombardé,des cataclysmes naturels,du sport et des matches truqué,de suicide,et tant d'autre sujet tout aussi triste.Le deuxième couplet,qui pourrait s'apparenter a un refrain si se n'est qu'il n'est prononcé qu'une seule fois,car il ne fait que quatre lignes.Il parle ici d'éteindre la télé,ou se couper des médias,je vous laisse choisir votre propre interprétation,pour laisser s'échapper son imagination.C'est en tout cas de cette manière que je le comprend par les paroles «Je décides d'éteindre la boîte a stupidité pour laisser s’aérer ma propre boîte à idées.»Et se dit finalement que ce qu'il peut voir dans les médias ne sont pas le reflet de la réalité.Le troisième couplet nous explique comme la dernière ligne de précédent couplet que la vie n'est pas uniquement toutes ces histoires sordides que nous raconte la télé ou les journaux.Il nous raconte qu'il veut profiter des plaisirs de la vie,tel que les amis,la famille,la musique et bien d'autres choses,plutôt que de se laisser déprimer par les tracas de la vie.J'aime cette chanson car la musique en elle même est plutôt bonne,mais de plus,les paroles sont assez bien écrites,et c'est plutôt rare de voire des artistes tel que lui ou Renault. Et j'aime encore plus cette chanson car elle fait part d'un message optimiste,c'est une musique que j'adore écouter quand j'ai un coup de mou.J'espère que cette chanson vous plaira,je vous invite aussi a écouter ces autres morceaux.Sur ce,je vous dit bonne journée et a un de ces quatre !
 
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Un après-midi de 1815, Franz Schubert, alors âgé de 18 ans, parcourt avec enthousiasme des vers de Goethe. Soudain, il arrête sa lecture sous l'emprise d'une vive émotion, et saisit une feuille de musique... Deux heures plus tard, un lied, nouveau chef-d'œuvre, a vu le jour.
Quel récit a pu déchainer cette flamme subite ? Schubert s'est passionné pour la célèbre légende du Roi des Aulnes, que le poète allemand a immortalisé dans une magnifique ballade. Goethe brosse ici le tableau d'un père qui chevauche dans la nuit et la tempête, serrant son fils contre lui. Le Roi des Aulnes, dont le royaume est peuplé d'enfants volés, apparait alors, et , par trois fois, tente en vain de séduire l'enfant. Par trois fois, l'enfant dont l'angoisse grandit jusqu'à l'épouvante, repousse le "Royaume doré" qui lui est offert... Lorsque le père touche enfin au but, il trouve son fils mort dans ses bras.

Je sais bien que plus personne aujourd'hui n'aime les lied, ces chants en allemand. C'est pourquoi j'aimerais davantage attirer votre attention sur les points techniques de l'œuvre, plein de sens ! Vous allez voir.

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Ce chant est accompagnée par un piano : c'est lui qui ouvre la pièce avec des triolets (en rouge), mimant le galop du cheval. S'ensuit très vite et tout au long du morceau le second motif (en bleu), pouvant symboliser le vent qui siffle à travers les branches. Les voix des quatre personnages restent interprétées par un seul et unique chanteur. Le narrateur, en tant que baryton, donne le ton du récit en mode mineur (=triste) ; le père, à la basse, tantôt en mode mineur, tantôt en mode majeur (=plus gai), rassure l'enfant à la voix de ténor, plus aigüe, mais d'autant plus angoissée et plus forte. Ce dernier fait part de sa crainte du Roi des Aulnes qui tente de l'amadouer dans des notes majeures à la nuance pianissimo (nuance très faible), et dans des paroles suaves et séduisantes. Puis Erlkönig finit par "user de violence", et saisit brutalement l'enfant, pris d'une terreur incontrôlable. A la fin, le souffle manque au musicien, comme si celui-ci était brisé par l'émotion : l'accompagnement s'arrête, et la voix du récitant, dans un langage dépouillé et poignant, évoque le dénouement tragique.

 
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La Feuille d'Album en mi mineur Op.117 fait partie des quarante-huit Romances sans paroles pour piano composées par Felix Mendelssohn (1809-1847). Une romance sans paroles est une courte pièce très chantante pour instrument(s) uniquement, comme vous l'aurez compris. C'est évidemment la forme musicale la plus romantique, même si Mendelssohn est le seul à l'avoir utilisé à ma connaissance.

La Feuille d'Album est divisée en trois parties. La première partie expose le thème en mineur, un thème extrêmement lyrique, mais surtout tragique et mouvementé puisque la main gauche effectue des arpèges (= notes d'un accord jouées l'une après l'autre) ; de nombreuses appoggiatures (=note étrangère à l'harmonie qui retarde la note suivante) dans la mélodie créent un certain raffinement, si typique de Mendelssohn. Si la thématique de cette musique était l'amour, le premier thème représenterait très certainement un amour éperdu et douloureux, un trou noir de la passion !
La deuxième partie, à partir de 1:25, expose le thème majeur, qui rappelle beaucoup la Marche Nuptiale du même compositeur, et ce n'est sans doute pas un hasard : Mendelssohn a surement voulu représenter la réconciliation sincère, le pardon et la tendresse ; peut-être même un mariage a-t-il eu lieu. Dans tous les cas, on sait que le bonheur a pris place... mais il ne dure qu'un temps, car une longue et douloureuse modulation nous replonge dans les abîmes du mode mineur (2:11).
La troisième partie est la répétition du premier thème. On peut l'interpréter comme une "rechute" : une rupture amoureuse qui, finalement, nous ramène indubitablement vers la mélancolie obsessionnelle qui nous embrasait au tout début. La pièce est donc doublement tragique !

 
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