Je vois…
Bon, il va falloir être un peu plus pédagogue j'imagine.
Il existe des ouvrages recensant les définitions officielles des mots. Ces livres sont communément appelés des dictionnaires. Parmi ces dictionnaires, il en existe plusieurs qui prennent des libertés en accordant à certains mots des sens qui ne leur conviennent pas. Pour éviter cet écueil, j'ai choisi le dictionnaire de l'Académie Française qui nous donne la définition suivante :
« PROFESSIONNEL, -ELLE adj. XIXe siècle. Dérivé de profession. Relatif à une profession ou à son exercice. » Il y a ensuite plusieurs exemples comme « maladie professionnelle », « faute professionnelle », etc.
En effectuant le même exercice avec le Littré - qui est également un dictionnaire reconnu pour sa qualité -, j'obtiens un résultat similaire.
Par conséquent, le mot professionnel s'utilise lorsque l'on parle de sa profession, c'est-à-dire de l'activité que l'on exerce pour vivre. Et, (accroche-toi, c'est là que ça devient un peu plus compliqué) il se trouve que des professionnels - donc des gens qui exercent un activité pour en vivre, on est bien d'accord -, il en existe de toute sorte. Il y en a qui sont bons (tant mieux) et d'autres qui ne le sont pas. C'est en particulier vrai dans les professions pour lesquelles il n'est pas nécessaire d'avoir une formation puisque ces personnes sont autodidactes (ça veut dire qu'elles ont appris toutes seules) et qu'il y en a qui le font sérieusement alors que d'autres pas du tout.
Enfin, ne digressons pas trop, je ne voudrais pas rendre le raisonnement difficile à suivre. Reprenons.
Le fait que les professionnels soient de tous niveaux ne nous permet donc pas d'utiliser ce mot comme une indication dudit niveau puisque cela n'aurait aucun sens. Il existe bien entendu des abus de langage ou des expressions appartenant au registre familier (qui quoique découragés peuvent être tolérés), on peut les pardonner tant qu'ils ne viennent pas contredire la logique du terme ou de la locution initial - ce qui est le cas ici, comme discuté un peu plus tôt.
C'est assez théorique jusque là, donc je vais donner un exemple pour que ce soit plus clair. Il existe une grandeur en physique qui s'appelle la masse et se mesure en kilogrammes ainsi qu'une autre, nommée le poids et qui se mesure en Newton. Or, les personnes qui n'ont pas écouté en cours de physique au collège confondent fréquemment les deux en considérant que le poids se mesure en kilogrammes. Dans ce cas précis ce n'est pas bien grave parce que les deux grandeurs ne sont séparés que par un facteur (la pesanteur) qui est presque constant sur toute la surface de la Terre, c'est donc toléré. À l'inverse, si nous décidons de nous intéresser au cas des virus informatiques et des chevaux de Troie, dans ce cas, la confusion n'est pas tolérée parce que les mécanismes d'actions des deux logiciels malveillants sont très différents ; appeler « virus » un cheval de Troie viendrait contredire la logique du terme virus.
J'espère que c'est plus clair maintenant : ce n'est pas parce que certaines personnes emploient les mots d'une façon incorrecte que cela devient correct. Il convient avant tout d'en consulter la définition et de vérifier si elle est adaptée à l'usage qu'on souhaite en faire.
Tu comprendras donc facilement qu'il n'y a pas de débat puisque l'on parle d'un fait établi, à savoir d'un mot qui a une définition. Bien entendu, tu peux décider si tu le souhaites de changer sa définition, mais dans ce cas ce n'est plus le français que tu parles et il nous sera plus difficile de communiquer.
Quant à l'expression « se faire l'avocat du diable », j'avoue que le contexte dans lequel je l'ai employé est un peu subtil. Je pense que je vais m'arrêter là pour ce sujet, on verra ça une autre fois.