De la littérature et des cubes

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Henou
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J'ai rien contre les compliments et je t'en remercie d'ailleurs, mais je sens que je vais être casse-noix. Hallucinant en quoi? Simplement parce qu'il s'agit d'une bonne grosse série de pavé? Parce que tu aimes bien le style? Parce que tu trouves intéressant de réussir à écrire quelque chose à partir d'une aventure jouée sur un support informatique(je sais, c'est alambiquée comme tournure) ? Parce que le suspense te met en haleine? Comme je le disais, je vais être casse-noix, mais est ce que tu peux développer un peu plus? Sérieusement, ça me ferait vraiment plaisir, et au-delà de ça, cela m'aidera à m'améliorer. Dans tout les cas, même si tu ne tiens pas développer, je te remercie quand même du commentaire Simpson08.

Exceptées ces quelques questions de ma part. Je me permet un up, ainsi qu'un edit du tout premier post pour mettre à jour les conditions dans lesquelles je joue cette aventure.
On va commencer par les mods. De ce côté là, peu de changement, seulement le mod Aether qui a été supprimé puisqu'il entraînait un crash de Minecraft lorsque l'on y entrait ou lorsque l'on entrait dans le Nether. Comme je l'ai dit, pas grand chose puisque je ne comptais pas mettre les pieds dans l'un ou dans l'autre avant un moment, voire jamais, mais ça restait un problème pour mes autres parties.
Du côté des règles que je me suis imposé, plusieurs choses ont changé, tout d'abord les repas : ils seront pris, et le sont déjà d'ailleurs, à heure fixe. Je ne pousserais pas le vice à m'imposer des heures exactes mais en somme, ça sera 2 repas par jour, le premier vers 11h, midi et le second vers 20h, 21h. A savoir que je passerais à un repas par jour lorsque je devrais me rationner. Vous allez me dire : oui, et alors?? Ben tout simplement, je ne pourrais plus utiliser la nourriture pour me soigner. Donc si je me prend une flèche dans le fondement, pour être poli : ), je devrais attendre de récupérer ma vie, ou en termes plus réalistes, que ça cicatrise, même si cela ne durera généralement pas plus d'une journée, vu qu'avec mes repas je récupère tout de même de la nourriture. Autre ajout de réalisme, le fait de devoir faire une pause d'une demi-heure à l'ombre toute les quatre heures de marche sous le soleil. Bien évidemment, cette restriction sera inutile les jours de pluie, parce que oui, à mon grand désarroi et malgré le mod WasteLand, il pleut parfois. Une grande surprise pour moi, mais je pense avoir réussi à l'intégrer dans mon récit sans que cela vienne dénaturer l'aventure. En espérant que cela n'arrive pas trop souvent. Autre nouvelle règle, encore une fois pour plus de réalisme, celle-ci vient modifier les conditions d'utilisation des lingots de fer, d'or aussi d'ailleurs, mais je n'en ai pas encore trouvé, il me faudra, si je désire crafter des objets en métal, être près d'une source de chaleur suffisante, capable de faire fondre le métal. Parmi ce que je considère être une source de chaleur suffisante, il y a bien évidemment la lave, mais aussi un brasier constitué d'au moins 10 Bloodstone (oui, je suis un récalcitrant, je dis "Bloodstone" et pas "Netherrack"!), un tel brasier sera réutilisable, enfin, dernière solution, un brasier d'une vingtaine de planches, par craft. Comme vous vous en doutez, ces planches ne pourront pas être récupérées, que ce soit sous une forme ou sous une autre.
Enfin, dernière modification que je porte à votre attention, il n'agit pas, toutefois, d'une condition ou d'une sanction supplémentaire. Je compte utiliser le "Portable Workbench", autrement dit pour les non-anglophones, l'atelier portable, qui peut est craftable grâce au pack cjb mods. Cet ajout est lui aussi dû à un désir de réalisme de ma part, en effet, depuis est ce que l'on a forcément besoin d'une scie, d'un marteau et d'une table pour un fabriquer un javelot ou une lance? De telles choses peuvent se faire avec simplement de la caillasse, un bâton long, de la cordelette et du temps. Donc adieu l'établi et bonjour l'établi portable.
Jusque là, je crois que ce sont les seules modifications que je pense apporter à mon aventure. Elle se déroulera toujours en difficulté Hard et avec une barre de faim réglée sur 4 jours (pour ceux qui se poseraient la question, oui, on ne meurt pas de faim si l'on ne mange pas pendant quatre jours, on s'affaiblit, on a des vertiges, voire des pertes de conscience, mais tant que l'on continue à boire, on peut tenir un moment, si je me souviens bien, dans la réalité, c'est 3 semaines avant des problèmes majeurs et difficilement réversibles. Par contre, sans eau, en quatre jours, on y passe. Et bien moins en pleine cagna. Voilà, c'était le moment documentaire du jour). C'est tout ce que j'ai à dire sur mes conditions de jeu pour l'instant.

Pas grand chose d'autre à dire non plus. Ah si, j'ai changé de coupe de cheveux.

_Ma conscience: "... Non mais t'es sérieux là??!"
_Moi : "Ben quoi, la dernière fois, tu me trouvais graveleux. C'est pas graveleux, là. Si?"
_Ma conscience : "En effet, y a rien de graveleux dans le fait de dire que tu t'es fait déforester la tignasse, c'est déjà un bon point."
_Moi : "Ah, tu vois. Mais déforester, c'est pas un peu fort, quand même?"
_Ma conscience : "Je pense pas. Pour tout te dire, je peux enfin sentir de l'air frais. La dernière, je crois que ça remonte à trois ans"
_Moi : "Non, sérieusement, il a pas tant taillé que ça??"
_Ma conscience : "Ben si. Enfin bref, passons sur le sujet et revenons en à ta coupe de cheveux."
_Moi : "Qu'est ce qu'elle a ma coupe de cheveux? Elle te plaît pas??"
_Ma conscience : "Vu de l'intérieur, j'ai du mal à m'en faire une idée, mais le problème, c'est pas que ta coupe de cheveux ne me plaise ou ne me plaise pas, c'est que je doute qu'elle intéresse en quelque point que ce soit le moindre de tes peu nombreux lecteurs."
_Moi : "T'es sûr? J'aurais pourtant cru que..."
_Ma conscience : "Non, je pense pas, non."
_Moi : "Et même avec..."
_Ma conscience : "Encore moins."
_Moi : "Bon bah, il me reste plus qu'à..."
_Ma conscience : "Exactement."

Suite à ce petit intermède ping-pong entre mes deux hémisphères, je me contenterais de vous dire que le jour 7 sera pour demain matin, quoique ce matin serait plus exact, et le jour 8 pour demain soir. Encore une fois, je vous invite à ne pas être timide, je vous assure que je ne mords pas, à commenter, à préciser la moindre faute d'orthographe que votre œil affûté saura remarquer, à vous exprimer que ce soit sur mon style, sur la sévérité avec laquelle ma conscience me traite, sur les conditions de jeu que je m'impose. Je vous remercie pour votre lecture et pour vos commentaires.

Sur ce, bonne nuit, dormez bien et à demain pour les suites des aventures de notre héros solitaire.

PS : J'ai la flemme de faire l'edit de mon premier post ce soir, donc ça aussi, ça sera pour demain matin. Sinon...

_Ma conscience : "Tu crois pas que tu leur as suffisamment bourré le crâne, là?"
_Moi : "Si, mais faut bien que je leur parle de..."
_Ma conscience : "Ah, oui, c'est vrai. Bon bah vas-y mais grouilles toi, j'en sens déjà un ou deux qui vont se réveiller avec le clavier tatoué sur le front"

Donc comme, je m'apprêtais à vous le faire remarquer avant d'être interrompu, je suis toujours en quête d'un prénom pour le personnage de cette aventure. Plus le temps passe et plus je pense le baptiser Nathanaël, mais là aussi, n'hésitez à venir discuter sur le sujet : ), si si, je vous assure, je ne mords pas.

Donc, cette fois-ci, pour de bon, bonne nuit, et à demain.
 
La suite avec quelques heures d'avance, puisque une nuit d'insomnie n'était apparemment pas d'humeur à me laisser le moindre répit.


"Jour 7 :

J'espérais apercevoir quelque chose, mais épuisé, j'ai fini par m'endormir. Une nuit peu productive donc, mais au moins suis-je un peu reposé. Un petit grésillement me réveillera finalement le lendemain matin et c'est avec les premières caresses du soleil sur visage que je me suis levé. La tranchée avait remplie son office puisque mon cœur battait encore avec puissance, réchauffant mon sang, mon corps sous les rayons froids d'un pâle matin. Encore dans les brumes du sommeil, j'ai rangé ma couverture au fond de mon paquetage, chaussé mes rangers, et saisi ma lance pour une nouvelle journée. Je pensais pouvoir profiter pendant encore quelques minutes de la fraîcheur du matin, mais une nouvelle découverte m'a stoppé dans mon élan : au fond de la tranchée, qui semblait presque avoir été labourée pendant la nuit tant la terre était retournée, se trouvait une paire d'os noircis. Pour sûr, ils n'étaient pas là la veille, lorsque je l'ai creusé. J'ai d'abord pensé à un animal, dévoré par des prédateurs à la faveur des ténèbres, mais pourquoi reste-t-il encore quelque chose? Après son plongeon de la mort et la nuit qu'il avait passé dehors, il ne restait du petit rongeur de la caverne, alors pourquoi reste-t-il encore des os cette fois-ci? Encore des interrogations qui mériterais que je passe du temps dessus, mais je les ai retourné dans tout les sens pendant la journée, sans succès. J'ai préféré reprendre ma route en laissant là ma macabre découverte. A peine une heure s'était passé lorsque j'ai découvert une autre colonne de lumière. J'ai préféré en rester loin, un peu refroidi pas mon semblant d'hypnose de la veille. C'est à ce moment là, alors que je venais de dépasser la colonne, que le sol s'est mis à trembler. J'ai d'abord cru à un séisme mais les secousses étaient régulières, comme cadencés. C'est un regard anxieux que j'ai porté dans toutes les directions, redoutant le pire. Nul Titan à l'horizon. Nul créature gigantesque marchant vers moi dans des intentions meurtrières. Pourtant les secousses continuaient, et se faisant plus fortes, elles semblaient même se rapprocher de moi. Les secondes passèrent, jugeant que deux précautions valent mieux qu'une, j'ai mis les bouts vers l'est en un course effrénée qui me sembla durer de longues heures. Ce n'est que lorsque je me suis arrêté pour reprendre mon souffle que j'ai d'abord pu constater l'absence de secousses, ensuite que la colonne de lumière n'était plus en vue, et enfin que le soleil ne s'était finalement qu'à peine élevé dans le ciel. Comme à mon habitude, j'ai repris ma route vers l'est, redoutant de voir apparaître la silhouette géante d'une de ces créatures. J'ai commencé à me détendre lorsque le paysage s'est modifié. D'abord subtilement, les déserts de sable devinrent peu à peu des étendues stériles de pierre bouillante. Puis vinrent les premiers reliefs, quelques collines, ici et là, des collines qui se firent de plus en plus grandes jusqu'à ce que je me retrouve face à une falaise, haute de plusieurs dizaines de mètre, peut-être même au delà de la centaine, je suis loin d'avoir le compas dans l'œil. Elle s'étendait d'un bout à l'autre de l'horizon. Vu la hauteur et mon équipement, la gravir n'était pas dans mes options. Alors que j'optais pour la plus simple des solutions : longer la falaise jusqu'à trouver un col ou un passage qui me permettrait de traverser, il survint ce à quoi je m'attendais le moins. La pluie. Deux mois dans un enfer de terre calcinée et de sable brûlant, c'était la première fois en deux mois que je sentais une goutte, autre qu'une de mes larmes, rouler sur ma joue. Je n'ai jamais été aussi heureux. Hystérique, je dansais presque sous ces flots providentiels. Entre deux éclats de rire, j'ai tout de même réussi à penser à remplir mes réserves d'eau. Cependant, lorsque ce ne fut plus juste une pluie, mais de véritables trombes d'eau qui s'abattirent sur le sol. J'ai vite déchanté. La terre desséchée,mais solide, que je foulais de mes rangers malodorantes quelques minutes plus tôt était devenue un véritable bourbier. Et le ciel, tout autant que le soleil, était à peine visible sous cette pluie. C'est à ce moment là que j'ai compris qu'il valait mieux pour moi que j'atteigne rapidement la falaise pour trouver un abri : ma progression allait être des plus difficiles et le soleil ne sera plus là pour m'indiquer combien de temps il me reste avant que la nuit ne tombe. Pour être honnête, les découvertes de ces derniers jours, plus encore les secousses d'il y a quelques heures, tout cela me chuchote que si j'ai l'impudence et l'imprudence de passer une nuit dehors, à découvert, je ne m'en relèverais pas. J'en ai l'intime conviction. Mes prévisions quant à ma progression se révélèrent inexactes: elle ne fut pas difficile. Elle fut infernale. Elle fut apocalyptique. Elle fut éreintante à un point que je n'aurais jamais imaginé. J'avais l'impression de traverser des marais. A chaque pas que je faisais, ma rangers s'enfonçait de trente centimètre dans la boue pour ne ressortir que difficilement et accompagné d'un ignoble bruit de succion. Au bout de quelques minutes, j'ai fini par avancer pieds nus, épuisé de devoir me battre contre la boue pour retrouver l'une ou l'autre de mes fidèles compagnes. Elles se sont avérées être bien plus en sécurité accrochées, brinquebalantes, à l'arrière de mon sac. Je ne sais pas combien de temps tout cela a duré. Ce fut un combat de tout les instants pour avancer, pour ne pas perdre l'équilibre, pour ne pas me voir précipiter dans une crevasse par une puissante bourrasque. La pluie sembla même avoir empiré lorsque j'atteignis la falaise, ou du moins ce qui semblait l'être, mais l'abri fournie par celle-ci me permit quelques minutes de repos. Cependant, même là, la pluie s'abattait sur moi comme si quelqu'un s'amusait à me déverser sur le crâne des sceaux d'eau d'une hauteur suffisante pour en avoir la migraine. Forcé de prendre une décision rapide, j'ai choisi de longer le gigantesque mur naturel vers le nord. Enfin, je crois. On verra lorsque le temps se calmera. Après de longues heures, c'est dans un état frigorifié que j'ai découvert une galerie filant vers les profondeurs de la falaise. Sans trop réfléchir, je m'y suis engagé. Elle se déployait sur une distance impressionnante. Mais dormir, sans savoir vers quoi ces sombres couloirs menaient, n'était ni sage, ni envisageable. En quête de solution, désespéré, c'est avec la mine déconfite, et c'est peu dire, de celui qui va devoir se taper encore des heures sous la flotte dans un bourbier digne des pires marécages d'Amazonie par temps de mousson que j'arrivais vers la sortie de ces boyaux. J'ai alors levé les yeux au ciel, au plafond pour être exacte, devant mon malheur. A croire que mon vœu de repos à été exaucé. Levant les yeux au ciel, j'ai pu remarqué une fissure qui courait le long de la voûte pour aller s'élargir en une faille quelques mètres plus loin. L'idée était dangereuse, folle, insensée. Tout ce qu'il me fallait. Avec un entrain renouvelé, j'ai saisi ma pioche pour commencer mon labeur. Une aide à la nature, pourrait-on dire, j'ai fait en quelques heures ce qu'elle-même aurait mis des années, voire des siècles à réaliser. Au bout de ces quelques heures de minage intensif, mon travail se trouva couronné de succès, la grotte fut prises de violentes secousses. Enfin, la voûte se brisa, laissant s'écraser des dizaines de tonnes de rocher, de gravier, de terre et de poussière sur le sol. De quoi boucher définitivement les galeries secondaires et m'assurer enfin une relative sécurité. De ce côté là du moins. En effet, l'entrée de la caverne se trouvait à la hauteur du sol et cette fois-ci, je n'arriverais pas à creuser quoique ce soit pour me protéger : à peine aurais-je creuser un trou que celui-ci aurait été rebouché par de la boue. C'est en cherchant frénétiquement une solution alors que l'obscurité commençait sérieusement à s'abattre que je me suis souvenue de ce que je transportais. Les pierres pourpres!! En rétrécissant l'entrée de la caverne avec quelques rochers de plusieurs tonnes que j'ai fait rouler jusque là depuis l'éboulis, j'ai réussi à créer un goulot d'étranglement suffisamment mince pour que tout ce qui voudrait me rendre une visite nocturne serait obligé de se frotter de très près à la morsure des flammes de ces pierres pourpres. Cependant, plusieurs doutes subsistaient. Avant tout, la pluie n'allait-elle pas éteindre le feu? Cette interrogation fut réglée lorsque un mince filet d'eau boueuse atteignit la base d'un des cailloux rougeâtres. La flamme qui s'en dégageait, déjà haute, s'éleva brutalement de plus d'un mètre pour aller chatouiller la voûte, intacte celle-ci, de la cavité alors que le liquide disparut prestement dans un petit sifflement. Ceci ne posant plus problème, tout comme mes quelques inquiétudes d'inondations, en effet la grotte s'enfonçait vers le sol en une pente, douce, mais suffisante, j'imagine pour que l'eau ruisselle vers le fond de la caverne et devienne à terme un problème, je m'attardai enfin un instant sur mon état. Détrempé. Frigorifié. Mon estomac hurlant à qui voulait l'entendre que dans ma cruauté, je ne lui accordais pas le moindre instant de mon temps. J'étais dans un bien piteux état. En voyant le rideau de flammes qui s'élevait devant l'entrée, j'ai finalement décidé de mettre à profit l'une de mes quatre pierres pour mon confort, jugeant que cela ne porterais pas atteinte à ma sécurité. Un petit brasier s'éleva quelques minutes plus tard, crépitant joyeusement dans l'humidité ambiante, comme nourri par celle-ci. Malgré la chaleur qui s'en dégageait, j'étais toujours frigorifié. C'est là que je me suis souvenu de lointains cours de survie que j'avais pris, bien avant le cataclysme. La seule chose qui me revint était que le corps humain perdait horriblement vite sa chaleur lorsque l'on était trempé et que l'on gardait les vêtements humides sur soi. La solution que l'on m'avait apprise était de s'en débarrasser pour se sécher et se réchauffer, que ce soit au près d'un feu, ou en se frottant vigoureusement le corps. C'est ce que je fis et mes vêtements vinrent bientôt s'étendre à une distance respectable des flammes, mais suffisante pour qu'ils chauffent et, je l'espère, qu'ils sèchent avant que je ne doive repartir demain matin. Miraculeusement, le contenu de mon sac n'avait pas subi les affres de la pluie, que ce soit ma couverture, ma demi-miche de pain rassi, mes deux sachets de soupe à la tomate en poudre, mon journal ou les choses diverses et variées que j'ai eu l'occasion de trouver sur ma route. Non, tout cela était sec, comme après une journée de marche habituelle. Je ne sais pas si c'est mon sac qui a particulièrement bien protégé mes affaires ou si il s'agit d'une autre propriété étonnante de ces pierres pourpres. Étrangement, je penche plutôt pour la seconde solution. Mais je n'ai plus la force de réfléchir, ou même d'écrire, après une telle journée. Je me contenterais d'un bouillon à la tomate et de pain pour mon repas de ce soir. J'ai toujours en souvenir l'omelette de la veille, mémorable, malgré sa simplicité. Mes pensées commencent à divaguer. Je vais mettre à chauffer ma pitance et aller vérifier si les pierres pourpres de l'entrée sont toujours en place. Il faut vraiment que je me repose, je titube sous les coups toujours plus puissants, toujours plus pressants de mon épuisement."

Bon, voili voilou, les lève-tôt ou les couche-tard auront droit en avant première à la suite : ). Les autres devront atteindre de se lever. Personnellement, je pense que malgré l'insomnie, mon épuisement, moindre face à celui de mon personnage, sera néanmoins suffisant pour m'emmener avec douceur vers les délicats bras de Morphée.
Je m'excuse d'avance des possibles fautes qui doivent parsemées cette nouvelle entrée, mais malgré une relecture, je pense que ma fatigue m'en a probablement fait rater quelques unes. N'hésitez pas à les indiquer dans les commentaires si vous en croisez une au détour d'une ligne^^.

Sur ce, bonne nuit, pour de bon, je l'espère.
 
Bon, puisque j'ai presque rien à foutre aujourd'hui, je vais lire ton histoire.
 
Bon, bon, bon. J'avais réfléchi à beaucoup de chose, à être acerbe,à être acide, mais finalement je pense que la gentillesse s'impose : ), tout comme une petite mise au point, je pense. Tout comme Thechocodip me l'a fait remarquer la chose au travers de son orthographe d'un nouveau genre...

_Ma conscience : "On avait dit gentil ! "
_Moi : "Désolé mais j'ai pas réussi à m'en empêcher."

... mes textes sont d'une longueur que certains qualifieront d'extrême, et je suis tout à fait d'accord avec eux. Cependant, ils ne sont pas plus longs qu'un chapitre de livre, et même souvent bien plus court que cela. Mais tout comme à la manière d'un livre, vous n'êtes pas forcé de vous enquiller le moindre de mes pavés d'un seul coup. Je ne sais pas pour vous, mais quand je bouquine, je me bourre pas six cents pages dans le crâne en un après-midi. Ben là, c'est la même chose. Vous pouvez lire un pavé, au maximum cela doit prendre une quinzaine de minutes, je pense, et faire une pause, aller boire un café, fumer un clope, en bref, faire autre chose. Et revenir lire la suite plus tard, ou ne pas revenir du tout si mon récit vous débecte .Cela me semble d'ailleurs d'autant plus nécessaire vu que lire sur un écran est plutôt épuisant, à mon goût du moins.
En somme, je comprends parfaitement que certains d'entre vous puissent se sentir presque agressés par la longueur de mes pavés. Mais par pitié, ne vous arrêtez pas à ça! Je ne dis pas que mes écrits doivent absolument être lus, tant leur qualité est grande, mais que leur longueur ne doit pas vous paraître rédhibitoire, tout simplement.

Ensuite, je me pose une question tom10tom, je sais que j'ai déjà beaucoup de mal avec l'ironie dans la vie de tous les jours, et c'est encore pire quand je n'ai pas la personne en face de moi, mais s'agit-il d'une manière ambigu de me dire que mes textes sont tellement chiants à lire que c'est la dernière chose que tu penserais à faire, mais que malgré tout, comme tu n'as "rien à foutre aujourd'hui" tu vas finalement les lire?? Ou est-ce plutôt une manière de dire que ce récit est si prenant et palpitant qu'il arrive à te faire passer en un instant des heures d'ennui??
 
ENFIN !

J'ai trouvé une personne qui écrit bien et qui fait des pavés de RolePlay ! (Plus longs que moi)
 
Merci pour le compliment Romu34, mais je me dois d'avouer que ce n'est pas tant le côté RP qui prime lorsque j'écris, mais plutôt l'aspect réaliste et romancé de mon aventure. Puisqu'il faut bien le dire, le réalisme n'est pas vraiment l'apanage de Minecraft. Mais en jonglant entre le réalisme et ce qui devient possible dans Minecraft, j'ai la sensation d'obtenir quelque chose qui convient à la fois à des lecteurs ignorant tout de Minecraft et 'à des joueurs vétérans. Personnellement, je trouve que la mayonnaise prend bien ( j'adore cette expression ^^) et que le résultat n'est pas trop mal, pour quelque chose écrit sur la base d'un jeu vidéo.

Je sais ce que vous allez pensez : encore un pavé pour répondre à un commentaire d'une ligne. Ben non, le pavé s'arrête là. Mais histoire de ne pas vous laissez sur votre faim, voici la suite sous la forme de la première moitié du jour 8.


"Jour 8 :

J'ai à peine réussi à dormir. Il pleuvait si fort que j'ai passé la nuit à mi-chemin entre la réalité et le chemin de mes rêves. Et ce n'étaient pas les plus agréables. Dans les brumes de mon sommeil, je pensais entrapercevoir de maigres silhouettes au travers des flammes de mon bûcher improvisé. C'est après quelques heures particulièrement peu reposantes que je me suis réveillé, constatant que la pluie était toujours de la partie. J'avais envisagé le temps d'un instant de repartir malgré la tempête, jusque qu'à ce que je me prennes de plein fouet les souvenirs de ma progression de la veille, notamment mes multiples courbatures et mes vêtements boueux. Vêtements enfin secs d'ailleurs, même si ils ont pris une teinte marron, terre séchée, très poussée, mais qu'importe, au moins puis-je les porter sans être frigorifié. Au final, j'ai décidé de rentabiliser mes quelques heures de repos imposé dans cette grotte en m'attelant à un petit projet que j'envisageais depuis les premiers signes des charognards : des javelots. J'ai pris l'habitude de toujours transporter du bois en rab', dans l'éventualité de faire un feu. A présent que j'ai ces pierres pourpres à ma disposition, j'ai accès à un combustible apparemment infini, les flammes encore hautes de mon brasier à l'entrée de la grotte semble le prouver une fois de plus. Je peux donc me permettre de faire quelque chose d'utile avec ce bois mort, et j'ai dans l'idée qu'un javelot, même si il me faudra de l'entraînement pour viser correctement, devrait rendre la chasse, si ce n'est aisée, tout au moins envisageable. Même si le gibier est particulièrement rare, il y en a malgré tout, le rongeur de la caverne et l'œuf trouvé au milieu de nul part en sont la preuve. Reste à savoir si j'arriverais à attraper quoique ce soit. Mais même si mes chances maigres, elles existent, et je suis bien loin de cracher sur une nouvelle source de nourriture. AU bout de quelques heures de travail, j'ai obtenu une petite dizaine de projectiles. D'un peu plus d'un mètre, et plutôt légers, je ne devrais pas avoir trop de difficulté à les transporter. Cependant, je pense qu'il faudra encore que j'affûte leurs pointes, de simples silex trouvés dans l'éboulis. Malgré cela, je suis tout de même plutôt fier du résultat. J'ai vraiment hâte de pouvoir les rentabiliser. Il me semble que la pluie commence enfin à faiblir. Je devrais bientôt pouvoir repartir."

Voilà qui devrait ravir ceux d'entre vous qui sont un poil rebutés par la longueur de mes pavés : ).
 
Voici la suite du jour 8, bonne lecture à toutes et à tous : )

"Jour 8 bis :

A peine la pluie s'était-elle arrêtée que je bataillais déjà dans le bourbier. J'ai rapidement constaté, avec une légère frayeur, que le soleil était haut, probablement à son paroxysme. J'avais donc à peine une demi-journée pour trouver un passage dans cette falaise ou un nouvel abri pour la nuit. Même sans la pluie, ma progression s'avéra malgré tout compliquée. Le bourbier, encore humide, avait gardé sa forte tendance à vouloir me délester de mes godasses . Tout comme la veille, mon avancée, centimètre par centimètre, occupa la moindre de mes pensées, cependant, je ne pus m'empêcher de sentir l'odeur qui planait aux alentours. Une odeur des plus dérangeantes. Celle de la putréfaction. Elle semblait venir de partout à la fois. Il faut croire que cette pluie était finalement bien loin d'être une bénédiction pour tout le monde. Probablement des animaux pris dans la tourmente y ont laissé la vie et pourrissent maintenant dans les profondeurs de ces terres marécageuses. En parlant de marécage, j'espère bien que le soleil remplira rapidement son office en séchant le sol, progresser dans cette boue est réellement épuisant, je ne sais pas combien de temps je réussirais à tenir ce rythme. Le reste de la journée s'est déroulé sans trop d'accroc. Après quelques heures de marches j'ai réussi à trouver un passage pour gravir la falaise : un faille courait le long du mur naturelle, partant de sa base pour atteindre son sommet plusieurs centaines de mètre plus loin. Le long de cette fissure, c'est comme si la roche elle-même s'était décalée : la partie inférieure semblait avoir avancé, à moins que ce ne soit l'inverse que ce soit celle du haut qui ai reculé. Dans tout les cas, cette faille m'offrait un chemin pentu, certes, mais praticable. J'aurais même pu le gravir de front mais comme à l'accoutumée, j'ai préféré jouer la carte de la prudence et monter en restant face à la paroi. Alors que j'en avais quasiment fini avec cette falaise, j'eus la mauvaise surprise de découvrir qu'un pan de celle-ci s'était affaissé, brisant mon sentier, et dans le même temps, mon avancée. Après quelques minutes de réflexion, voyant que la lueur du soleil commençait à se teinter de sang, j'ai décidé de jouer le tout pour le tout et d'escalader la paroi sur les quelques mètres qui me restaient. Ce fut loin d'être aussi aisé que ce que je pensais. Mes fidèles rangers se sont avérées aussi précises que le bombardement d'un B-52, manquant de me précipiter dans le vide une fois ou deux, tandis que de son côté, le poids de mon sac cherchait inlassablement à m'entraîner en arrière vers une chute longue et toute particulièrement brutale, surtout l'atterrissage. Après moult efforts, j'ai enfin atteint le dernier mètre. C'est à ce moment que j'ai eu le réflexe qu'il ne faut pas avoir. J'ai regardé en bas. Bien que n'étant pas sujet au vertige de manière générale, je pense que n'importe qui se retrouvant à près de cent mètres de haut, sans la moindre corde, le moindre assurage, la moindre sécurité, en aurait rapidement bien plus que de simples sueurs froides. J'ai finalement usé de mes dernières forces pour me hisser au-dessus de la corniche, en essayant à tout prix de calmer le tremblement, d'abord léger puis de plus en plus violent, de mes jambes. Épuisé par cette ascension, je suis resté un moment allongé au sommet de cette gigantesque muraille naturelle. Ce n'est que lorsque l'obscurité se fit plus pressante que j'ai pris conscience de la précarité de ma situation. La nuit commençait a tombé et je n'avais pas le moindre abri. J'ai couru à la recherche de la moindre faille, de la moindre fracture dans laquelle me glisser, d'abord sans le moindre succès : le paysage semblait cruellement plat aux abords de la falaise, mais en s'éloignant, il se fit plus vallonné, plus découpé et finalement presque déchiqueté. La nuit était pleinement tombé, je commençais à entendre derrière moi des grognements en tout genre. Torche à la main, je parcourais, anxieux, les flancs du moindre relief à la recherche d'une cavité, sans jamais jeter un regard en arrière. Je m'étais déjà fait avoir sur la falaise, cela n'arrivera pas une deuxième fois. Ma concentration paya enfin lorsque je découvris des éboulis, sur la face sud d'un pic au sommet brisé. La roche s'était arrachée, ou avait été arrachée, de la paroi pour se fracasser plusieurs mètres plus bas. Je rassemblais mes dernières forces avant de gravir les rochers brisés pour atteindre leur point d'origine, là où la pierre s'était décrochée. Avec chance, les blocs disparus avaient laissé suffisamment de place pour que je puisse établir un campement à l'abri du vent et de la pluie, si d'autres tempêtes se déclenchaient. Bien que gravir l'éboulement était difficile, c'était faisable et d'autres créatures risquaient de me suivre par appât de la chair. Usant une nouvelle fois des propriétés des pierres pourpres, j'en ai calé trois à mi-chemin entre le sol et mon abri et bientôt s'éleva le crépitement rassurant des flammes, trois pierres s'avérèrent suffisantes pour former un infranchissable rideau à même de tenir à distance mes poursuivants, quels qu'ils soient. Comme la veille , j'allouai le dernier morceau de roche pourpre à mon confort. Mon repas fut encore une fois frugale, mais je n'en ai cure. Je suis au sec, à l'abri des éléments, des charognards, des bestioles vertes, de la moindre chose qui pourrait vouloir me percer la peau. Cela était bien suffisant pour que je m'accorde un semblant de sourire. Bien qu'épuisé, j'ai décidé de passer encore un moment à travailler sur mes javelots. Après en avoir affûtés trois, je sentais à peine mes doigts. C'est d'ailleurs avec moult difficultés que j'écris ces dernières lignes, d'où les quelques problèmes que vous allez avoir pour déchiffrer mes mots. A présent, il est temps que je permette à mon corps de prendre un repos bien mérité."

Comme je le dis si souvent, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions ainsi que des fautes d'orthographe que vous pourriez trouver.
 
Bonjour, bonsoir, ou bonne nuit !

Un petit up' ainsi qu'un double, triple, bouarf, je ne les compte même plus, post pour d'abord vous mettre au courant, ou du moins ceux que ça intéresse, au sujet de plusieurs choses. Avant tout parlons de la raison première pour laquelle vous êtes sûrement ici, c'est-à-dire cette aventure, ou plus exactement le jour 9. Alors oui, elle pour bientôt, ce week-end, je pense. Ce ralentissement de mes publications est dû, pour ceux que se poseraient la question, au fait que je reprends les cours, de un, et parce que je reprends de multiples autres activités, de deux. Peut-être aussi un peu parce que je commence à être un peu maniaque, perfectionniste sur mes textes et que je cherche à être original, à ne pas me contenter de vous livrer quarante pages dans lesquelles notre personnage se contente de traverser des terres désolées. En bref, il va donc vous falloir attendre ce week-end pour connaître la suite. Comme vous vous en doutez, ce ralentissement de mes publications durera bien plus qu'une petite semaine, donc mes pavés seront moins réguliers, cependant, ils seront aussi plus travaillés, probablement plus longs mais aussi plus découpés, pour ceux qui auraient peur de se retrouver confronter à des lignes et des lignes ininterrompues.
Il y aussi un second point sur lequel j'aimerais porter votre attention, comme chacun d'entre vous doit le savoir, la 1.8 sort d'ici quelques jours à quelques semaines( Par pitié, pas la peine de venir polémiquer ici à ce sujet, merci d'avance ^^) et avec elle, des quantités d'ajouts, de petits plus en tout genre jusqu'au changement majeur de gameplay. De ces changements naîtront aussi peut-être des modifications dans cette aventure écrite. Pour cette raison, il y aura vraisemblablement une pause, non définitive, je vous rassure, dans mes publications, le temps que je découvre cette nouvelle mise à jour, et comment l'adapter à ma littérature.

Donc tout ceci pour seulement vous donner quelques nouvelles, préciser que je que suis encore vivant, et que je n'abandonne pas mes publications. Ah oui...

_Ma conscience : "Non, sérieusement, tu ne vas pas remettre ça?!"
_Moi : "Je blague, par contre..."

... je vous rassure, je ne reviens pas encore une fois avec l'idée de vous demander vos propositions de nom ou de prénom pour le personnage, vu qu'effectivement je n'ai pas eu le moindre retour là dessus. Non, je pensais plutôt juste vous demander ce que vous pensez des dernières entrées du journal, et de ce qui pourrait arriver par la suite, selon vous, du moins. Si vous vous posez la question(oui, je préfère parer à toute éventualité dès maintenant^^), non, je ne suis pas en train de pomper sur vos idées, parce que je suis en manque d'inspiration. Je suis curieux de votre point de vue, de vos pensées, de vos espoirs, à vous, lecteurs, sur cette aventure et les évènements qui attendent encore le personnage, afin de savoir un peu mieux à qui j'adresse aveuglement des pavés d'une aventure cubique.

Edit : Je viens de me rendre compte que j'ai complètement oublié de vous parler d'un petit quelque chose. Un bon paquet d'entre vous, ceux qui auront lu les différentes publications au moins, auront remarqué que l'on en sait bien peu sur le passé de notre personnage. Pour cette raison, je pense rajouter de temps à autre des notifications, un peu comme si l'aventurier rajoutait de temps à autre des pages, où il écrit sur ses souvenirs, celui qu'il était, sans forcément que cela ai un lien direct avec les évènements présents. Cela permettra de ne pas charger à mort des entrées du journal et se retrouver avec des textes de 10 pieds de long, et aussi, je pense, de donner plus de profondeur et de caractère au personnage.
 
Comme promis, le jour 9. Bonne lecture à toutes et à tous^^.

"Jour 9 :

Je m'attendais à un repos court, certes, mais pas à ce point là. A peine quelques heures après m'être endormi, des cliquetis incessants m'arrachèrent au doux monde des rêves. Encore pris dans les brumes de mon sommeil, c'est dans une imprudence quasi-totale que je me suis rapproché de mes pierres protectrices. Je m'attendais à ce que les flammes de quelques mètres qui s'en dégageaient soient à même de me protéger de n'importe quoi. Je me suis planté... Tandis que je cherchais l'origine de ces cliquetis, je vis quelques petits tas de cendre s'entassant non loin du brasier. Pour une fois, je m'autorisa un sourire, m'autocongratulant presque pour l'efficacité de ces pierres pourpres. Mon sourire fut de courte durée : à peine avais-je relevé la tête pour porter mon regard au-delà du feu, à la recherche de ce bruit incessant, qu'une flèche jaillit dans ma direction. Elle frôla mon crâne de peu pour m'entailler sévèrement l'épaule droite et finalement se perdre dans des rochers derrière moi. Sans réfléchir, j'ai saisi la première chose qui me tomba sous la main, une pierre de bonne taille, pour la jeter de toutes mes forces et malgré la douleur vers l'origine du projectile. Je ne sais pas si j'atteignis quoique ce soit mais le son d'une chute, brutale semble-t-il, se fit rapidement entendre. Un peu comme si un crâne dévalait à toute vitesse une pente rocailleuse. Je me précipita vers mon abri, espérant que le couvert de quelques rochers suffirait à me protéger d'autres projectiles. Définitivement réveillé, je me suis lancé dans une nouvelle série de javelot, il est clair que je risque d'en avoir besoin, et dans les plus brefs délais. Le reste de la nuit se passa sans que rien de notable, ou de dramatique, ne survienne. Quelques grognements et cliquetis de temps à autre, mais ces créatures, quelles qu'elles soient, ne semblaient pas suffisamment affamées pour tenter de traverser les flammes. Lorsque le soleil se leva enfin, dissipant une brume légère planant sur les sommets alentours, une multitude de brasiers vinrent illuminer le paysage. Il y a quelques années, une telle vision m'aurait émerveillée, tant elle semblait irréelle. Aujourd'hui, cependant, dans un désert sans fin, avec de provisions de plus en plus limitées, subissant stoïquement les assauts des éléments, et ceux des créatures environnantes, cette image ne fut pour moi que le synonyme de ma fin prochaine. Imaginez un peu, si chacun de ces brasiers correspond à une créature dont le seul et unique but est de me voir agoniser dans mon sang. J'en ai dénombré plusieurs centaines, sans compter toutes celles terrées à l'abri de mon regard. C'est la mort dans l'âme et avec bien peu d'espoirs de survivre aux prochaines nuits, encore moins aux semaines à venir, que j'ai commencé à rassembler mes affaires, en attendant que le soleil soit pleinement levé et qu'il puisse carboniser la moindre de ces choses. La tête vide, essayant de faire taire la moindre de mes pensées, j'ai continué à avancer vers l'est pendant plusieurs heures. Le bourbier n'était plus que boue craquelée et tourbillon de poussière, le soleil avait fait son office. Malgré ça, courbaturé, épuisé par ma progression des deux derniers jours dans des terres presque marécageuses, le moindre de mes pas devint une véritable torture. Ce n'est qu'une fois le soleil à son paroxysme que je me suis accordé une pause, le temps d'avaler un morceau de pain à l'ombre d'un arbre mort. C'est en reprenant ma route quelques minutes plus tard que j'aperçus au détour d'une colline un petit groupe de ruines. Pesant le pour et le contre. Les heures de soleil dont je disposais encore, le temps dont j'allais avoir besoin pour les atteindre, ce que je pourrais peut-être y trouver, j'ai finalement décidé de me mettre en route. Là encore, je me suis planté... C'est après une dizaine de minutes de course, de sprint devrais-je dire, dans une obscurité presque totale et torche à la main que je suis arrivé dans ces ruines. Probablement un village, ou du moins ses vestiges. Je me suis jeté vers le premier bâtiment semblant tenir encore debout avant de m'y barricader. Quelques planches ici et là pour condamner les fenêtres, des meubles pour bloquer la porte d'entrée et celle de ce qui était autrefois un jardin. Cependant, je venais de me planter quelques heures plus tôt, peu de conséquence certes, rien qu'un sprint et une grosse frayeur, mais ça ne risque pas d'être toujours le cas. Enfin, c'est ce que je me suis dit sur le moment. Prudence est mère de sagesse, disait-on. Préférant éviter une nouvelle nuit apocalyptique entre des explosions de bestiole verte et des flèches sifflant à mes oreilles, j'ai réussi à dénicher une petite cave étriquée. Des murs épais et une trappe solide. De quoi passer la nuit à l'abri. Cependant, qui dit cave dit pas de feu, donc adieu le repas chaud et bonjour le pain rassi, une fois de plus. J'espère bien trouver quelque chose de mieux demain, ou peut-être qui me donne moins l'impression de mâcher des briques jour après jour. Un peu d'organisation ne me fera pas de mal : gagner du temps en faisant preuve de rapidité et d'efficacité pourrait m'être utile demain. Je pense qu'il me faudra plus d'une journée si je veux fouiller la totalité de ces ruines, de la cave jusqu'au grenier et je ne tiens pas à m'éterniser longtemps ici. Ces ruines me donnent des frissons. A chaque grincement de planche, à chaque courant d'air, j'ai la sensation de voir les fantômes des derniers habitants. Avant le cataclysme, j'ai jamais pu supporter ces petites villes. Tout le monde se connaît, tout le monde sait ce que son voisin fait. Rien qu'un vernis d'hypocrisie, une façade. Ils passent un temps considérable les uns chez les autres, pour finalement répandre rumeurs et ragots dès lors qu'ils tournent le dos. Mais le pire, c'est de passer ses journées, sa vie, le moindre de ses pas à la vue de toutes ces personnes, de tous ces hypocrites. Je déteste devoir sentir leurs regards, lourds, pesants, emplis de jugements. Insupportable. Je n'ai rien contre la campagne, la nature et toutes ces choses, mais je préfère largement la solitude à l'ombre d'un gratte-ciel ou d'un pic enneigé, plutôt que de passer ma vie à jouer un rôle, à brider mes pensées, parce que ce n'est pas correct, parce que ça ne se fait pas, parce que c'est indécent. Je crois que je préfère la liberté dans une sempiternelle solitude plutôt que les chaînes d'hypocrisie de ce genre de société. Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit tout ça, mon amour de la liberté, ma haine de l'hypocrisie. C'est l'ambiance de ces vestiges qui me met mal à l'aise. Cela me rappelle bien trop ma vie, avant le cataclysme. La fatigue doit jouer aussi, et cette sensation, malsaine, d'insécurité grandissante pèse lourdement sur mes épaules. L'atmosphère commence à se faire lourde, au fil des heures. Plus les jours passent, et plus j'ai ce sentiment, viscéral, que je marche vers un dénouement, un évènement des plus violents. Un peu comme les quelques heures avant que la vague de flammes ne déferle, mais étalées sur une bien plus longue durée. D'abord imperceptible, puis grandissant de nuit en nuit, devant chaque étrange découverte, comme si tout cela n'était pas là par hasard mais qu'il s'agissait d'un chemin, d'un sentier me menant inexorablement, étape par étape, me laissant agoniser dans mes propres réflexions, vers une fin certaine. Non. Il faut que j'arrête de croire cela, que j'arrête de penser que ce que je fais n'a ni but, ni conséquence sur mon avenir. Nul entité ne s'est amusée à semer des appâts ici et là, dont je m'empare avidement pour terminer déchiqueter par les cruelles mâchoires d'un piège à ours. De toute manière, qui serait-ce? L'une de ces silhouettes dans l'ombre, aux orbites pourpres rougeoyantes? Cet humanoïde à la stature de colosse? Un titan? Et pour quelle raison? Pour pouvoir admirer la fin tourmentée du dernier membre de l'espèce humaine? Pour se gausser de rire en pensant à la tempête qui est en train de déferler sous mon crâne? Ou par pur sadisme, pour simplement voir un être pensant sentir sa fin approcher, sentir la lame de la guillotine déchiqueter le moindre millimètre de mon corps séparant le haut de mon cou du billot, sentir un coutelas assassin se faufiler entre mes côtes, fouillant et retournant ma chair en quête de mon palpitant pendant de longues secondes, tout cela sans ne rien pouvoir y changer. Il faut vraiment que je prennes du repos, l'épuisement, mon malaise, cette ville. Cela me rend malade et fait tourner en boucle mes pensées sous mon pauvre crâne. Je crois même qu'une migraine commence même à se pointer. Je comptais dormir de tout mon soul, mais si je veux pouvoir décamper le plus tôt possible de ces ruines, il va falloir que je me lève aux aurores. Encore..."