Dans un contexte proche de l’apocalypse climatique, il me paraissait utile de revenir sur ce thème populaire, qui présente un intérêt non seulement esthétique et artistique, mais aussi philosophique. Sans remonter jusqu’aux textes bibliques qui parlent déjà d’apocalypse, ce thème évoque aujourd’hui encore l’idée d’une réponse punitive aux abus de l’Homme sur son environnement. Dès le départ, intimement philosophique, l’apocalypse dans l’art, mêlé de l’horreur, cherche à mener son spectateur ou son joueur dans une réflexion d’anticipation à partir de notre présent. Après tout, la Science-Fiction, genre d’anticipation par excellence, dont le Post-Apocalyptique fait partie, se révèle être une pédagogie du réel et du présent. Voyons par quelles trouvailles l’Apocalypse s’est glissée jusqu’à nous, rédacteurs de Minecraft.fr…
Infected Area est une map (en mode aventure) créée par CeroXon : c’est une aventure d’horreur, de survie et d’exploration. Le créateur indique qu’elle est prévue pour la 1.12 ou 1.12.2. Cette carte tape à l’œil tout de suite par son resource pack, directement intégré à la map. Celui-ci est particulièrement développé et participe grandement à l’expérience de jeu. La lumière est gérée parfaitement, assez faible pour vous donner des frissons, suffisante pour pouvoir explorer. Les textures respectent le thème du Post-Apocalyptique et sont très détaillées et originales. C’est un vrai saut dans un autre univers. Sans en dire trop, j’ajoute simplement que les sons et les mobs sont incroyablement riches. Selon votre ingéniosité, plusieurs heures seront sans doute nécessaires pour en venir à bout sans tricher. Gérer votre vie, vos armes, sera de plus en plus difficile pour avancer.
Il vous faudra tout d’abord sortir du bunker et résoudre les énigmes des salles pour remonter à la surface. Plus vous avancez, plus gérer votre vie et vos armes sera compliqué : en effet, les zombies sont de la partie ! Attention, j’ai dû me mettre temporairement en gamemode 3 pour trouver et activer le command block qui lance l’aventure.
Un petit labyrinthe qui vous fera tapoter votre clavier de rage quelques minutes… Le but de l’aventure est d’activer les beacons, que vous pourrez trouver sur votre chemin. Les zombies génétiquement modifiés feront tout pour vous en empêcher. La mort fait partie du jeu, heureusement. Le créateur a prévenu cette difficulté par des sortes de checkpoints. Le keepinventory est activé et vous réapparaîtrez à la zone précédente et non tout au début.
La ville Post-Apocalyptique avec son resource pack est tout simplement d’un réalisme éprouvant. Entre zombies et luminosité parfaitement gérée, difficile de trouver le temps de chercher des solutions tant la survie accapare votre façon de jouer, à tel point qu’il faut parfois savoir mourir par stratégie pour éviter de gaspiller sa nourriture… Cette stratégie étant d’ailleurs au cœur du gameplay, sans doute prévue par l’auteur, montre une difficulté assez bien équilibrée qui vous fera juste mettre en marche suffisamment vos méninges pour vous divertir. Le Post-apocalyptique ici vous emmène à l’opposé des expériences habituelles de jeu sur Minecraft : nous sommes des joueurs habitués à tout voir et à tout contrôler dans notre environnement. Ici, CeroXon joue sur la subjectivité du personnage et en fait une aventure de lâcher prise complet, ce dernier étant au cœur du principe de jeu. Amateurs de cheats ou du mode créatif, passez votre chemin !
Un resource pack qu’on ne présente plus… Et bien si ! The Last Days resource pack a bien changé depuis ses débuts en 1.6.6 quand nous l’avions présenté en 2011, c’est un projet communautaire anglophone dont les éléments sont trouvables sur Github. Toujours dans le thème du Post-Apocalyptique, The Last Days change radicalement textures, sons et mobs. Tout devient métallisé, électronique, radioactif. Il n’est pas adapté pour un usage de Minecraft standard en survie (quoique tout est possible avec la carte Kiwi), mais se révèle être une pépite pour des expériences personnalisées comme des maps aventures.
The Last Days est un véritable univers dont il serait trop long de lister tous les détails et changements notables. Mais pour donner un peu de croustillant : les mobs sont aussi revus dans un aspect cybernétique, machines ou automates (L’Ender Dragon lui-même est un étrange remix d’Herobrine), le resource pack est intimement immersif par ses couleurs et ses sons. Même la pluie, innocente pluie, se transforme en une pluie d’acide verte.
De mon point de vue, en nous faisant vivre en tant que joueur ce que pourrait être notre monde, les maps et resource packs dépassent de loin leur simple définition d’add-on Minecraft et se révèlent être d’une portée tout autre, comme un avertissement au travers de l’art.
Si le Post-Apo est d’un tel radical changement sur la vie, le jeu et le joueur, il est logique qu’il affecte notre apparence aussi. D’autres y ont pensé pour nous ! N’hésitez pas à regarder sur minecraftskins, comment les joueurs ont imaginé l’Homme de demain, aux prises avec les zombies et les derniers fonds de boîtes de conserve.
Je vous montre un de mes petits coups de cœur qui parlera aux vieilles générations : Un Skin de Duke Nukem…