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Minecraft & co [#0]

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Petit avant-propos, parce que la suite risque de vous déconcerter, que vous soyez un/une vieux/vieille lecteur/lectrice du site ou quelqu’un de plus neuf, dirons-nous : saviez-vous que Minecraft est, à la base, un jeu indépendant développé par un nerd avec un chapeau dans son garage ? Non loin de moi l’idée de vous prendre pour des idiots qui vivent dans une galaxie parallèle, je me doute que vous êtes au courant de cette success story de la famille des indépendants racontée et re-racontée que ce soit sur le net ou même dans quelques bouquins (je vous recommande notamment celui-ci). Aujourd’hui, on a surtout l’impression de faire mumuse sur un phénomène bien connu et beaucoup plus développé qu’auparavant. La surprise n’est plus là, nous connaissons Minecraft. Non pas que ce soit une critique, un défaut ou une insinuation quelconque, il faut prendre cette phrase au premier degré :

Nous connaissons Minecraft. Tout bonnement.

Nouveaux joueurs, futurs joueurs comme anciens sont au courant du truc et de ce qui tourne autour. C’est sympathique et sans surprise pour le plus gros succès indépendant de ces dernières années, succès qui a secoué le monde du jeu indie en plus de l’avoir ramené sur le devant de la scène. Maintenant, il y a bien d’autres jeux indépendants un peu partout sur à-peu-près tout et n’importe quoi, alors pourquoi ne pas utiliser ce vieux site sur lequel passent encore plusieurs milliers de personnes quotidiennement pour contribuer à notre façon à cette industrie qui apprécie le bouche à oreille plus que tout autre ?

– Parce qu’on est sur Minecraft.fr et pas IndieMag.fr, P911-Magazine ou jeuxvideo.com ?

Effectivement. Mais là encore, sur le plan indépendant, plus ils sont exposés, mieux c’est ! Et puis ça vous permettra à vous de lire autre chose de temps en temps qu’un énième article sur une carte minecraftienne si vous êtes curieux et à nous de taper sur notre clavier pour autre chose. De temps en temps. Oui parce qu’on ne va pas déconner non plus, si vous décidez que l’on conserve cette rubrique, elle ne sera pas présente sur le site H24. Nous sommes Minecraft.fr_Carrosserie_peinture_grille_pain avant tout. Fin de cette longue fausse intro, passons à la vraie :

Undertale, le scénario si profond qu’il est sous-terrain

Oui. On vous parle d’une nouvelle rubrique qui apparaîtra sur le site de temps en temps pour présenter des jeux indés qui méritent amplement de l’être, et on commence par Undertale, soit le jeu dont tout le monde parle depuis Septembre. Super ! Tant qu’à faire, autant parler de Terraria, d’Amnésia ou de The Stanley Parable, histoire qu’on puisse faire le tour des gros jeux indés que tout le monde connait. Mais. Même si je me sais tordu, il n’est pas anodin que cette étrange rubrique s’ouvre sur Undertale. Beaucoup en ont entendu parler, mais peu de gens le connaissent pour de bon, du moins dans notre beau pays. On remarque régulièrement que le jeu se fait descendre par des internautes qui ne l’ont même pas vraiment essayé, et ce juste parce qu’il a des “graphismes dégueulasses”, “un gameplay pour gosse” ou seulement parce que “on le voit partout en ce moment, c’est super lourd”. A côté de ça, dans le camp adverse, la plupart de ceux qui y ont joué crient au génie.

Huum, tiens donc. Ça me rappelle les débuts du succès d’un certain Minecraft. Étonnant.

Alors, Undertale, qu’est-ce que c’est ? Certains parlent du meilleur jeu indépendant de 2015-2016, voire du meilleur jeu de ces dernières années. Rien que ça. A l’époque de Minecraft, on disait que c’était “rigolol” de poser des cubes et de tabasser des vaches et que le jeu était génial pour l’ouverture créative qu’il représentait, mais personne n’allait jusqu’à dire que c’était le meilleur jeu de son époque non plus. Alors que se passe-t-il ? Eh bien, disons qu’ici, tout est une question de détermination. Il fut un temps, les humains vivaient en harmonie avec une toute autre race : les monstres. Bien entendu, tout ce joli monde finit par se mettre sur la tronche, et les grands vainqueurs furent les humains. Les monstres survivants furent condamner à l’exile, bannis dans un immense réseau de cavernes situé sous une certaine montagne, véritable monde des profondeurs duquel ils ne pouvaient plus sortir en raison d’un artifice magique infranchissable : la barrière.

Ouais… Bon, vu d’ici, ça a l’air mal barré, mais pourtant on a gagné.

Depuis ce jour, on dit que tous ceux qui vont se promener vers ladite montagne ne reviennent jamais. Évidemment, vous êtes un héros de jeu-vidéo, vous êtes donc assez stupide pour tester le truc en mode “thug”, et comme tous les autres avant vous, vous tombez comme un gros blaireau dans l’immense crevasse qui mène au vaste territoire des monstres. Armé de vos petits poings, d’un couteau (un jouet, au fait) et surtout de votre seule détermination, vous allez devoir vous frayer un chemin dans cette terre hostile pour remonter à la surface. Ah… et vous êtes un enfant de 10-13 ans aussi. Voilà le topo, sans aucune originalité.

“FUUUUuuuuuu…”

Pour le moment, rien de surprenant. Mais. Entre le moment où vous vous relevez de votre chute et la fin du jeu, c’est une aventure complètement différente d’un joueur à un autre qui se déroulera pour aboutir à une des trois fins du jeu, chose qui dépend entièrement dans votre comportement vis-à-vis des habitants de ce monde des plus étranges. Dans Undertale, vous n’êtes pas le centre du monde, ce n’est pas parce que vous êtes le joueur principal que vous pouvez vous permettre de tout faire, loin de là. Ici, vous êtes l’étranger, l’intrus, et si vous voulez avancer sur leur territoire il vous faudra vous plier à leurs règles. Vous croisez une boutique dans un petit village et décidez d’y vendre toutes les merdes que vous avez accumulées jusqu’ici ? C’est bien gentil mais si le mec vend des patates, il n’achètera que vos patates, vous invitant gentiment d’aller voir ailleurs si vous lui proposez autre chose. Vous êtes attaqué par quelques habitants ? Libre à vous de leur rétamer sauvagement la tronche ou bien de négocier avec eux. Après tout, il est normal qu’ils soient méfiants à votre égard, vous êtes un membre de l’espèce qui les a enfermés dans ces cavernes après avoir massacré leurs semblables, et vous ne trouvez rien de mieux à faire que de vous balader sous leur nez…

…vous vous attendiez à quoi ?

Eux-mêmes n’ont pas toujours l’air de savoir quoi faire, d’ailleurs…

Vous pouvez ainsi faire le jeu en ne tuant strictement personne ou bien en ne tuant que ceux qui vous attaquent, ou bien encore de finir le travail de la guerre et d’exterminer définitivement l’ensemble des monstres… et c’est l’ensemble de vos interactions avec les personnages principaux qui s’en trouveront totalement différentes. Ainsi, un personnage d’ordinaire calme et sympathique peut en fait se montrer d’une puissance inimaginable et vous aplatir quand vous vous y attendrez le moins pour vous punir du meurtre de ses paires. Un autre sera au contraire ravis de vos actions et les utilisera à ses propres fins. Dans tous les cas, le moindre de vos choix, aussi minime soit-il, aura des conséquences à un moment ou à un autre, soyez-en certain.

Et recharger votre partie en cas de problème ne vous sauvera pas forcément… au contraire, parfois.

Undertale, des personnages bien nyehehehe. He.

Parler d’Undertale, c’est aussi évoquer un exemple d’écriture. Cet effort dans l’écriture se retrouve donc dans toutes les branches du scénario décrites dans la partie précédente, mais aussi et surtout dans les différents personnages que vous allez rencontrer et les situations qui tournent autour. Ils sont tous mémorables. Des rencontres aléatoires aux personnages principaux, ils feront tous leur petit bout de chemin dans votre tête. Du fantôme déprimé à la poupée d’entraînement, d’une adorable petite fleur à un robot détraqué célébrité notoire de télévision, d’un chien immense dans une armure disproportionnée à la mère déchue un peu trop à cran sur l’instinct maternel, vous irez de surprises en surprises, de situations en situations et de choix en choix.

Ils ne sont pas dangereux. Pas tout le temps.

Sans, le squelette au nom inspiré de la police “Comic Sans Ms”, fan de (mauvais) calembours, et son frère, Papyrus, se distinguent particulièrement du lot. Notre propre personnage, avec sa tronche éternellement stoïque peu importe ce qu’il se passe, reste sympatoche aussi. Je disais plus haut que l’on peut combattre ou négocier, eh bien je précise qu’il n’y a aucune redondance entre ces deux opérations dans l’ensemble du jeu. Chaque affrontement avec un personnage demeure unique. Les sujets qui vous permettent de négocier dépendent de la personnalité et de la nature de votre adversaire, tout comme ses attaques.

Ceci est un combat. Si, je vous le dis.

Le système de combat est globalement simple : au tour par tour, il vous faudra soit sélectionner une action pour “négocier”, soit choisir de porter une attaque. Quand votre tour se termine, votre ennemi vous attaquera systématiquement, de façon plus ou moins violente selon sa puissance et le rapport qu’il entretient avec vous (on verra parfois des ennemis qui n’ont pas sincèrement envie de vous blesser vous rater volontairement, par exemple). Lorsque vous êtes la cible d’une attaque, votre vie est symbolisée par un petit cœur dans un cadre, cadre dans lequel va déferler l’attaque sous la forme de petits motifs blancs plus ou moins rapides et nombreux. Il s’agira alors pour vous d’utiliser votre souris ou/et votre clavier pour tout esquiver, ou esquiver au maximum.

Bon en fait ça ressemble surtout à ça.

Au bout d’un moment, vous parviendrez à faire cesser toute violence, ou bien vous l’aurez vidé de ses points de vie. Combat terminé. Vous êtes également libre de vous enfuir, sinon. Épargner un ennemi vous fera gagner de l’or, mais aucun EXP ou LV, qui auront une importance capitale plus tard. En contrepartie, vous pouvez ainsi vous faire tout un tas d’amis qui vous sauveront éventuellement la vie à un moment ou à un autre. Là encore, tout est question de choix et de conséquences. Les personnages se révèlent suffisamment attachants pour remettre sérieusement votre éthique en cause de temps à autres. Quand on hésite à tuer de sang froid un morceau de pixels 8 bits parce qu’on sait, au fond, qu’il ne le mérite pas, l’on peut supposer que le jeu est relativement bien fichu quand même. A ce titre, et selon ce que vous faites, Undertale peut se montrer franchement émouvant, et on ne s’y attend pas forcément quand on jette un premier coup d’œil au jeu.

Les énigmes ne sont pas du niveau d’un Portal non plus.

Les affrontements et les rencontres ne sont qu’un des deux principaux moteurs du jeu, le second étant les énigmes. Progresser dans le jeu, c’est enchainer diverses énigmes à diverses endroits avec diverses rencontres. Toutefois ne faites pas la moue, ces énigmes sont surtout présentes en tant que running gag et ne dépassent pas la difficulté d’un élève bourré de CM1. Quelque chose comme ça. D’autant plus que parfois, elles se résoudront d’elle même parce qu’elles en avaient envie. Ouep.

Undertale, c’est très la musique musicale

Enfin, dernier point à aborder dans ce petit test, c’est la bande-son magistrale de ce jeu. Toby Fox, le papa de tout ce petit monde, a un background de compositeur dans la poche. Le bonhomme avait, par exemple, déjà travaillé sur quelques compositions bien agréables pour le très particulier Web comic Homestuck, phénomène du net lancé par Andrew Hussy que je vous recommande personnellement, d’ailleurs (vous pouvez trouver une version française ici). Vous pouvez, à titre d’exemple, lire la suite de cet article en écoutant ceci, ça va bien dans le thème. En bref, chaque situation, chaque personnage, chaque environnement, tout est souligné avec grande justesse dans des pistes aussi réussies et mémorables les unes que les autres. Difficile de sortir d’une partie sans siffloter au moins une ou deux de ces mélodies. On a l’impression que notre ami Toby a composé la bande-son avant le développement du jeu lui-même, puis a bâti ce dernier autour de ses partitions, et non l’inverse.

Snowy, Ghost Fight, Metal Crusher ou Megalovania, elles sont nombreuses, très nombreuses, et d’une qualité irréprochable. J’ai personnellement découvert le jeu grâce à son OST, et de ce que j’ai compris, je ne suis pas le seul dans ce cas-là. Si l’aspect graphique est souvent critiqué par ses détracteurs, soyez assurés que vos oreilles rattraperont bien largement vos petits yeux éventuellement fatigués par cette bouillie de pixels. L’aspect graphique, d’ailleurs, parlons-en.

UnDirt tail atelier lecture

Oui, ce n’est pas beau. C’est même franchement moche, d’ailleurs. On dirait un mauvais jeu NES de temps en temps. Imaginez ce que “moche sur NES” peut représenter de nos jours aux yeux de certains joueurs. Mais c’est bien le seul défaut que nous pouvons déceler ici. Et encore, défaut. Le jeu est immédiatement identifiable au moins, et seuls les plus curieux et les plus investis seront poussés à s’y frotter et à en apprécier la saveur. Les saveurs, d’ailleurs, tant le renouvellement et la surprise sont constants. Si vous ne jouez à un jeu que pour son rendu graphique, sachez que vous n’avez strictement rien compris à l’art vidéo-ludique, ou bien alors, vous le confondez avec l’industrie vidéo-ludique. Au diable les graphismes si le jeu parvient à vous faire voyager, au point de vous attacher à un petit univers fictif et son rythme de vie. Si je veux voir quelque chose de beau, je tape “food porn” sur Google. Voilà. Si je veux jouer à un jeu et découvrir quelque chose, je sais vers quoi me tourner aussi.

Et si Undertale incarne ces valeurs, tant mieux.

Oui, il faut reconnaitre qu’on a vu plus beau.

Enfin, même si Undertale se présente comme une sorte de RPG vintage, il s’agit surtout d’un concept un peu expérimental et extrêmement narratif. Il y a beaucoup, beaucoup de dialogues à lire et à découvrir dans ce jeu. Et le jeu n’existe qu’en anglais. Alors si vous n’aimez pas la lecture et que l’anglais n’est pas votre point fort, il se peut que ça ne soit tout bonnement pas fait pour vous. Ce ne sont pas vraiment des défauts au fond, juste un petit avertissement. Mais étant donné l’humour et la tonalité du truc, je vous le recommande quand même.

Undertale en très bref

N’écoutez pas ce que vous raconte une fleur / 20

Vidéo

Informations complémentaires

Voici la fin de ce premier article sur le thème des jeux indépendants. Comme toujours suite à un premier essai, l’avenir de la rubrique ne dépend que de vous. Si vous estimez que ce type de contenu a sa place chez nous et qu’il peut être intéressant de continuer, alors ce sera le cas. Autrement, eh bien Minecraft.fr aura au moins un article sur un très bon jeu de sa grande famille indépendante, c’est toujours ça. Si la rubrique continue son petit bout de chemin, cela inclura pour vous, lecteurs, la possibilité de proposer un jeu indépendant comme sujet d’article à n’importe quel rédacteur, que le jeu soit votre œuvre ou non. Bien entendu, ce ne sont pas de vrais “tests” dans le sens ou nous ne parlerons que de bons jeux. Si nous estimons que le jeu n’est pas exceptionnel, il ne passera tout bonnement pas sur le site.

Un peu comme le contenu habituel du site, maps, packs, mods, pizzas et j’en passe.

Aussi, une section dédiée aux jeux indés pourrait voir le jour sur le forum. Je ne crois pas avoir oublié quelque chose. Je précise juste que cette rubrique sera tenue par l’ensemble des rédacteurs et non pas un seul d’entre eux, comme pour l’ensemble des autres rubriques du site. C’est notre rubrique commune. Voilà. Bon, comment terminer cet article de façon non conventionnelle ? Hum, tiens, je sais.

Corrigé par Teraltaah.

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Nawpe

Ancien Rédacteur en chef de Minecraft.fr et de l'eau du bain.

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Nawpe
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