Égalité

Hippotropikas

Lièvre arctique
31 Août 2013
619
145
155
23
Les derniers messages recoupent la même idée, à savoir qu'apporter certaines libertés aux uns peut nuire aux libertés des autres, et par là à l'égalité entre les personnes.
Parce qu'une autre privation de liberté peut apparaître en différé ou par des interactions sociales.


La liberté d'être employé (et pas de travailler) pendant 70 heures par semaine n'est-elle pas automatiquement une privation de liberté hors de l'entreprise ?
Cet exemple l'illustre bien. Parce qu'en travaillant beaucoup, on a moins de temps pour jouir de libertés comme aller au musée, au cinéma, à la bibliothèque, entreprendre un projet, ou même simplement se reposer. C'est donc une manière indirecte d'être privé(e) de liberté, une manière non-institutionnelle. C'est peut-être en cela qu'il est difficile de lutter contre.

Et puis pour le sexisme, est-ce qu'en étant façonné par la société, on peut être libre ?
Là aussi la question de la liberté ne semble plus d'ordre politique/institutionnelle, mais d'ordre sociétale. Est-ce que notre comportement et notre raisonnement sont déterminés (et pas juste influencés) par la société ? Si oui, cela confirmerait l'idée que donner la liberté de véhiculer des messages sexistes prive les hommes de la liberté d'avoir certaines caractéristiques comportementales typiquement féminines, et inversement pour les femmes. Sans toute la machinerie qui s'opère dans notre cerveau en raison des actions de la société, peut-être aurions-nous un comportement qui ne serait ni féminin ni masculin, mais autre.
 

Neph

Cyberchenapan
15 Mai 2016
386
168
155
autre part
crypt.lol
Il y a une question qui est fondamentale pour déterminer la meilleure façon de lutter contre les inégalités de sexes (féminisme ou humanisme ?) :
Je ne vois franchement pas l'opposition qu'il y a (ni même le rapprochement en fait/surtout) entre ces deux "mouvements".

Selon la première proposition, la lutte pour l'égalité des sexes consisterait à équilibrer les deux tas d'inégalités pour qu'aucun des deux sexes ne soit (dés)avantagé par rapport à l'autre.
Je ne sais pas quelle vision tu as du féminisme, mais c'est extrêmement varié, et ça ne s'arrête généralement pas à ce que tu décris.
Par exemple, Emma Goldman écrit, déjà en 1906:

Ce qu’il nous faut, c’est nous dégager des vieilles traditions, des habitudes désuètes, puis aller de l’avant. Le mouvement féministe n’a accompli que le premier pas dans cette direction. Il faut espérer qu’il gagnera assez de force pour en faire un second. Le droit au vote, aux capacités civiques égales peuvent constituer de bonnes revendications, mais l’émancipation réelle ne commence pas plus à l’urne qu’à la barre. Elle commence dans l’âme de la femme. [...] par sa régénération intérieure [...] le droit le plus vital c’est celui d’aimer et d’être aimée. Si l’émancipation féminine partielle doit se transformer en une émancipation complète et véritable de la femme, c’est à condition qu’elle fasse litière de la notion ridicule qu’être aimée, être amante et mère, est synonyme d’être esclave ou subordonnée. Il faut qu’elle se débarrasse de l’absurde notion du dualisme des sexes, autrement dit que l’homme et la femme représentent deux mondes antagonistes.