Un schéma de réflexion aux échecs semblerait devoir commencer par l'observation de l'intégralité de la position à chacun des choix de coup qui s'offre à nous durant la partie.
Observer permet d'identifier :
1 - les menaces,
c'est à dire les pièces en prises dans les deux camps.
---> Que puis-je prendre à ce coup ?
---> Que puis-je perdre au prochain coup ?
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2 - les forces et faiblesses
---> en terme de contrôle sur chacune des 64 cases, et d'autant plus celles où l'action se situe ou va se situer.
Explications : pour chaque case, il faut avoir conscience du nombre d'attaques de son camp, et du nombre d'attaques de l'adversaire.
Sur le diagramme de cette publication, la case h 6 est par exemple attaquée une fois par les noirs, au fou, mais deux fois par les blancs, au fou et à la dame.
Dans une optique d'échange de pièces potentiel, il est important de tenir compte des éventuelles ouvertures de colonnes, de rangées, de diagonales (comme pour h 6 avec une dame située dans la même trajectoire que le fou qui la précède en terme de position)
En plus clair, si une tour est derrière une autre, la colonne ou la rangée concernée est contrôlée deux fois.
Il semble primordial de bien estimer les contrôles sur les cases.
---> C'est ici que l'effort de calcul est à fournir, à minima !
Avant de compter les coups d'avance il peut être utile de bien compter les menaces de la position immédiate…
---> Il ne faudra pas omettre, les éventuels clouages, c'est à dire les pièces qui n'auront pas le droit de bouger au cours de l'échange sur lequel le calcul se porte.
(un cavalier ne peut bouger s'il est entre un fou adverse et le roi, par exemple, on dit qu'il est " cloué ")
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3 - Les besoins de la position immédiate
C'est à dire déterminer si l'on doit privilégier :
- le développement (généralement durant la phase d'ouverture),
- l'attaque par la poursuite de son plan,
- ou la défense…
Sachons qu'au moins deux de ces données peuvent être traitées au même coup dans beaucoup de cas.
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" Avoir un plan ", c'est viser une case particulière à contrôler et à dominer avec suprématie afin de permettre l'échec et mat.
Sans plan, on peut se retrouver dans un schéma de réflexion où l'on ne sait pas quoi jouer une fois l'ouverture terminée et le milieu de partie atteint…
Ceci est à éviter, en dépit du fait que ce soit plus facile à écrire qu'à faire !
Jouer un coup pour jouer un coup demeure souvent un choix trop faible pour reprendre l'initiative, ou la conserver.
" Avoir l’initiative " signifie d’imposer à l’adversaire, au titre de la diminution du nombre de coups possibles qu’on inflige à son opposant, une contrainte, une restriction dans ses possibilités tactiques.
Une mise en échec est, par exemple, une forme de reprise ou de maintien de l’initiative.
A noter que l’initiative peut se perdre aussi brièvement qu’elle peut se prendre à partir du moment où le calcul est insuffisant en terme de solutions possibles pour l’adversaire…
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On ne pourrait que partager ici le fait que plus on en sait aux échecs, plus il en reste à apprendre !
Je souhaite de tout cœur à toute personne n'ayant jamais effleuré cet intarissable monde échiquéen de le faire à l'occasion d'un échange avec un joueur initié, mais usant surtout davantage de cœur qu'autre chose…
Il serait alors, en tant que novice et futur joueur, témoin de l'enjeu passionnel d'un jeu si implacable, sans hasard aucun.
C'est une science, si mystérieuse et inexplorée encore malgré les milliers d'ouvrages rédigés à son sujet.
Ce véritable sport voit parfois une partie perdue se finir en échiquier qui vole au travers de la salle telle la raquette de John Mc Enroe au travers du terrain de tennis…
Quel art magnifique !
Tout y est possible tant que le contre jeu est là et que la magie de la combinaison peut encore résonner et faire basculer des dizaines de coups en seulement quelques échanges…
Approcher ce que certains appellent « le roi des jeux », c’est entrer dans un monde fantastique.
Il est unique, grandiose même, je dirais, et d’une beauté telle que j’ai rarement vue…
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