Les deux pièces qui suivent sont un peu particulières puisqu'il s'agit des premières œuvres dodécaphoniques. Pour rappel, le monde de la musique classique a commencé à s'extraire du système tonal vers la fin du XIXème siècle, c'est à partir de cette période que les repères harmoniques s'effacent et que les dissonances les plus extrêmes prennent une place majeure voire essentielle. Cependant les morceaux de ce type, dits "atonaux", étaient dominés par le hasard et par des trouvailles sonores que les compositeurs sélectionnaient arbitrairement. Au début du XXème siècle se fait ressentir le besoin de renouer avec des règles de composition et une certaine organisation du son, perdues en même temps que le système tonal.
Deux compositeurs inventent, les premiers, des systèmes pour diriger la composition de musique atonale : ce sont les systèmes dodécaphoniques (des douzes sons utilisés dans la musique occidentale). Arnold Schoenberg invente un système où les douze sons ont une importance égale et où chaque son ne doit pas être entendu avant qu'aient été joués les onze autres : d'où le principe de
séries de 12 notes différentes, ordonnées au choix. Joseph Hauer, quasiment au même moment, dans les années 1920, invente un autre système basé sur
deux tropes de 6 notes espacées d'un ton l'un de l'autre. J'avoue ne pas avoir suffisamment de connaissances pour expliquer plus précisément le système de Hauer, puisque ce dernier a été complètement abandonné (voire uniquement exploité par son inventeur) en raison de la prédominance dans toute la musique atonale de la suite du XXème siècle du système sérielle de Schoenberg. Pour équilibrer je vous laisse donc aussi découvrir le système de Schoenberg par vous-même, même si je le connais assez bien. Je vous conseille de visionner
cette vidéo, ainsi que toute les autres vidéos de Musica Universalis, si vous aimez l'aspect historique de la musique classique.
Ainsi donc, les deux musiques qui suivent sont deux des toutes premières compositions dodécaphoniques.