En France, le ministère de l'éducation nationale ordonne l'application de quinze règles rassemblées dans ce qu'il appelle la charte de la laïcité. Notamment, cette charte exige des personnels qu'ils fassent preuve d'une "stricte neutralité" en matière de politique.
Or il se trouve que la charte n'est pas respectée, et que certains professeurs divulguent leur avis à propos de personnalités politiques ou d'évènements politiques qui font la une de l'actualité, avec ou sans volonté de convaincre les élèves.
En ce qui me concerne, mon professeur d'Histoire critique ouvertement Marine Lepen et Donald Trump. Ce qui est remarquable, c'est surtout qu'il le fait régulièrement, en croyant que tout le monde est d'accord avec lui. Or la charte ne dit pas "c'est interdit sauf si la personnalité en question est impopulaire" : en d'autres termes, le respect de la règle de neutralité politique n'admet aucune nuance ni aucune exception.
Et je me dis que, que je sois pour ou contre Marine Lepen, j'ai le droit de ne pas être soumis aux opinions politiques d'un individu qui est supposé m'enseigner des choses et être un modèle (dans l'imaginaire collectif). C'est ainsi que, la plupart des premières n'ayant d'opinion politique nette et tranchée, mon prof abuse de son influence pour convaincre (ou plutôt persuader, vu les arguments) politiquement les élèves de ma classe, qui sont pour beaucoup des snobs dociles et instantanément alignés avec les opinions conformistes du prof. Et pour vous prouver que ses idées sont conformistes, je vous évoquerais une scène où il a affirmé, les paupières abaissées et les sourcils relevés, que les votes des gens avaient tendance à aller vers les extrêmes en temps de crise.
Les extrêmes... droite, gauche ? Oh ! ça doit être aussi dangereux, en tout cas à en juger de ses mots selon lesquelles les populistes usent de la pauvreté pour amasser des voix (en gros c'était ça).Je me fiche de savoir si ce qu'il dit est vrai ou non, ce qui m'importe c'est qu'en faisant ça, il ne donne pas plus d'outils de réflexion.
Car le plus important aux yeux de quelqu'un de sensé est bien de réfléchir par soi-même, d'avoir un sens critique, pas d'avoir, là, tendu, un plateau de pensées politiques duquel on écarte un peu les programmes dits extrêmes. C'est d'ailleurs le but originel de la charte de la laïcité : offrir à chacun un sens civique de la responsabilité ainsi qu'un "libre arbitre".
Bien sûr, nous sommes loin de l'avoir, le libre arbitre. Bien sûr, il faudrait totalement révolutionner le système éducatif pour que les futurs citoyens soient le mieux préparés à l'autonomie morale, mentale voire professionelle. Mais ce topic se concentre uniquement sur ce point précis du système éducatif actuel, et n'a pas pour objet l'utilité ou la pertinence de la présence d'enseignants au sein de l'éducation des enfants, bien que cela ferait un très bon sujet de discussion.
Ainsi je vous invite, cette fois volontiers, à donner votre opinion !
Or il se trouve que la charte n'est pas respectée, et que certains professeurs divulguent leur avis à propos de personnalités politiques ou d'évènements politiques qui font la une de l'actualité, avec ou sans volonté de convaincre les élèves.
En ce qui me concerne, mon professeur d'Histoire critique ouvertement Marine Lepen et Donald Trump. Ce qui est remarquable, c'est surtout qu'il le fait régulièrement, en croyant que tout le monde est d'accord avec lui. Or la charte ne dit pas "c'est interdit sauf si la personnalité en question est impopulaire" : en d'autres termes, le respect de la règle de neutralité politique n'admet aucune nuance ni aucune exception.
Et je me dis que, que je sois pour ou contre Marine Lepen, j'ai le droit de ne pas être soumis aux opinions politiques d'un individu qui est supposé m'enseigner des choses et être un modèle (dans l'imaginaire collectif). C'est ainsi que, la plupart des premières n'ayant d'opinion politique nette et tranchée, mon prof abuse de son influence pour convaincre (ou plutôt persuader, vu les arguments) politiquement les élèves de ma classe, qui sont pour beaucoup des snobs dociles et instantanément alignés avec les opinions conformistes du prof. Et pour vous prouver que ses idées sont conformistes, je vous évoquerais une scène où il a affirmé, les paupières abaissées et les sourcils relevés, que les votes des gens avaient tendance à aller vers les extrêmes en temps de crise.
Les extrêmes... droite, gauche ? Oh ! ça doit être aussi dangereux, en tout cas à en juger de ses mots selon lesquelles les populistes usent de la pauvreté pour amasser des voix (en gros c'était ça).Je me fiche de savoir si ce qu'il dit est vrai ou non, ce qui m'importe c'est qu'en faisant ça, il ne donne pas plus d'outils de réflexion.
Car le plus important aux yeux de quelqu'un de sensé est bien de réfléchir par soi-même, d'avoir un sens critique, pas d'avoir, là, tendu, un plateau de pensées politiques duquel on écarte un peu les programmes dits extrêmes. C'est d'ailleurs le but originel de la charte de la laïcité : offrir à chacun un sens civique de la responsabilité ainsi qu'un "libre arbitre".
Bien sûr, nous sommes loin de l'avoir, le libre arbitre. Bien sûr, il faudrait totalement révolutionner le système éducatif pour que les futurs citoyens soient le mieux préparés à l'autonomie morale, mentale voire professionelle. Mais ce topic se concentre uniquement sur ce point précis du système éducatif actuel, et n'a pas pour objet l'utilité ou la pertinence de la présence d'enseignants au sein de l'éducation des enfants, bien que cela ferait un très bon sujet de discussion.
Ainsi je vous invite, cette fois volontiers, à donner votre opinion !
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