Les religions, plus un bien ou plus un mal ?

9 Août 2014
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Bonjour à tous,

Suites à de récents messages ici, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de faire un peu le topo sur vos avis sur les religions. Sont-elles utiles ? Dans quelle mesure ? Sont-elles nuisibles ? Dans quelle mesure ? Innocentes ? Belliqueuses ? Autre chose ?

Je précise que j'englobe ici toutes les religions et pas uniquement les monothéismes (dont il est majoritairement question sur le topic de la laïcité).

Lâchez-vous !
 
Voici mon avis à propos des religions. Je précise que je ne souhaite blesser ni offenser personne, ce n'est que mon avis, inspiré de quelques philosophes que j'ai étudié cette année au lycée.

Comme Nietzsche, les religions apparaissent pour moi telles un symptôme physiologique. Dans d'autres termes, nous avons tous une angoisse ontologique et des questions métaphysiques qui nous hantent : qui suis-je ? (Saint Augustin) Pourquoi suis-je ? Comment se fait-il que je sois et que le monde soit ? Dans quoi vivons-nous ? Qu'y a-t-il après la mort ? Etc ...

Personne n'a de réponse précise à ces questions, car elles sont d'un autre ordre que l'homme peine à cerner, celui de son existence. Pour citer Pascal, nous sommes "un tout à l'égard du néant, un néant à l'égard du tout".

Cette angoisse et ces pulsions métaphysiques que je viens de décrire longuement peuvent trouver une réponse, ou plutôt un certain apaisement dans la religion. Celles-ci peuvent aussi donner un sens à la vie des hommes, comme le devoir d'aider autrui, etc.

Il y a aussi quelque chose d'incroyable dans cette vie, de "divin" me diront les croyants ou fidèles. Je suis d'accord sur ce point, je n'arrête pas de le dire. Nous avons plus de bactéries dans notre corps qu'il y a d'étoiles dans la Voie Lactée. Incroyable n'est-ce pas ? La machine humaine me sidére elle-aussi, par son fonctionnement, sa complexité encore voilée, ses capacités ...

Certains trouvent leur réponse dans la religion, quant à ces magnificence de la vie. Je pense que tout cela, l'angoisse métaphysique, la magnificence de la vie et le désir de trouver un sens à celle-ci peuvent expliquer les religions.

Pour ma part je ne suis pas un croyant. Je vis certes avec des valeurs proche du christianisme (ayant été élevé dedans mais m'en étant ensuite détourné) comme aider autrui, mais je ne peux me résoudre à l'existence d'un être supérieur transcendant.

Celui-ci, ou son image prônée, a apporté autant de mal que de bien (les guerres de religion, l'Inquisition, ou aujourd'hui de nombreux messages de paix).

Par rapport à toutes ces religions, je me positionne comme un "vivant" qui les tolère (encore heureux !), mais ne les comprend pas ou du moins ne peux les accepter. Je préférais une philosophie de vie personnelle que le couvert de la religion en d'autres termes. Je ne dis pas que celles-ci nous encadrent étroitement comme le christianisme qui nous laisse plutôt libre ^^, mais certains excès dans certains pays (Arabie Saoudite, Iran ...) me révoltent et je trouve ainsi qu'il est préférable d'agir selon ses "propres" valeurs pour vivre heureux et aider l'autre.

À travers ce pavé je transmets aussi quelques une des mes valeurs, provenant de mon éducation, mes expériences de la vie, mes concepts pour la décrire, pardonnez-moi si je m'étale un peu.

Revenons donc aux religions. Elles ordonnent ce monde et dictent la vie dans de nombreux pays. Elles sont le résultat de la nécessité, et donc nécessaires. Mais je désire vivre sans. Pourquoi ? J'ai encore du mal à décrire exhaustivement et explicitement la ou les réponse(s).

Par rapport à l'angoisse métaphysique trouvant un apaisement dans la religion (je parle en général, je reviendrai à l'islamisme plus tard. Et oui c'est loin d'être fini !), je pense le trouver plutôt dans la vie.

Certes on ne peut trouver quelque chose que dans la vie, car nous vivons, mais j'entendais plutôt ce terme comme le fait de vivre heureux avec des valeurs, en accord avec soi et les autres.

Comment expliquer alors que certaines personnes, au nom d'une religion, veulent détruire tout signe de culture et de civilisation ? Je n'expliquerai pas cela, je le décrirai car je ne peux comprendre tout ce nihilisme. C'est en effet une volonté de plutôt vouloir le rien que de ne rien vouloir, une volonté de créer un homme nouveau par le sacrifice de masse.

Je ne considère pas ces mouvements comme des religions qu'ils déshonorent, trahissent et souillent, mais plutôt comme des récessions de la vie qui se retournent contre celle-ci pour l'annihiler, une sorte de "suicide" en fin de compte.

Voici mon point de vue (assez long et détaillé) quant aux religions, un point de vue pacifiste avant tout, certes présentant une incomprehsension, mais pacifiste jusqu'au bout. J'espère ne pas avoir été trop long par passage, merci d'avoir lu.

Pavé Caesar !
 
En quantité ou en sous-nombre, tant que quelque chose de concret sied derrière les mots, peu importe.

Je trouve très important de mentionner d'emblée cette angoisse dont tu parles, angoisse par rapport à la vie, à l'existence, mais surtout, à la mort.

J'ai appris pas mal de choses sur les religions cette année, j'aimerais donc confronter ces acquis avec d'autres ici. L'origine des religions. Oui, bien sûr, la question est évidemment sous-adjacente à celle que je pose. Un mal nécessaire (dans le sens que tu évoques, Spirit) ? Une organisation sociale ? Une brique parmi d'autres dans le mur de la société ? Naissent-elles d'un sentiment de culpabilité ? D'autres diront l'opium du peuple. À ceux-là, je précise directement de remballer cette pensée. Pourquoi ? Car pour comprendre ce qu'a écrit Marx, il vous faut (à tout le moins...) ce qui précède cette citation. De plus, j'ai l'impression que cette citation arrange bien ceux qui l'utilisent. D'une part, nous avons les personnes qui sont catégoriquement irréligieuses (pour ceux qui s'interroge, je vous conseille de lire les 3 premiers paragraphe de cette page wiki), séduites par la simplicité de cette citation qui, selon eux, dégage tellement de vérité. D'autre part, nous avons les personnes en total désaccord avec ce qu'ils pensent qu'a dit Marx, voire ceux qui ne l'aiment pas du tout pour une quelconque raison) et qui utilisent cette citation pour le critiquer. Ce que je trouve amusant car ceux-là critiquent un Marx qu'ils trouvent bien trop réductionnistes au vu du kaléidoscope de religions qui sont apparues sur Terre. Eux-mêmes réduisent Marx à une citation qu'ils ne comprennent pas. Je vous rassure, ceux qui l'utilisent parce qu'ils sont d'accords avec, sont rarement renseignés sur ce qui précède cette citation, et donc ne valent pas mieux.
Ce qui précède - simplifié de ma part, je vous invite à aller voir ce qu'a véritablement écrit Marx -, le voici : La religion est le soupir de la créature opprimée. Marx critique la religion, certes, mais pas en tant que religion, en tant qu'outil d'espoir pour la créature opprimée. Donc, oui, l'opium du peuple, mais comme pourrait l'être aujourd'hui les compétitions de football.
Yves Lambert écrit que les
Edit (lel) : il écrit à propos des religions qu'elles sont des organisations sociales qui, reconnaissent l'existence d'un ordre transcendant (par rapport à l'ordre empirique) avec lequel il y a moyen de communiquer de manière symbolique, et que les religions servent à procurer une maîtrise et un accomplissement dépassant la réalité objective (obtenir pluie, santé, bonheur éternel auprès du créateur,…)

Après cette petite introduction, largement non-exhaustive, la question du but des religions doit être abordée. Peut-être est-ce même la question principale, et, après avoir analysé les buts des religions, se faire une opinion de la notion de bien ou de mal dans leur existence et leur pérennité. L'on m'a dit que le mal occupait une place prépondérante au but des religions. Celles-ci serviraient à accepter le mal, à mieux vivre avec, à le "combattre" dans une certaine mesure. Qu'en pensez-vous ?
 
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Pour moi j'entendais par nécessaire "ce qui ne peut en être autrement" (au sens philosophique du terme).

Tu as une coupure dans ton post au fait, est-ce normal ? :") (avec Yves Lambert)

Pour Marx, je souligne le fait que tu as raison : il entendait la religion comme une idéologie, permettant à la réalité de se reproduire, c'est-à-dire la lutte des classes et la domination du prolétaire par la classe bourgeoise.

Pour ta dernière question, je pense que les personnes choisissant une religion peuvent en effet s'estimer "mieux armés" pour combattre l'angoisse et le "mal" dont tu parles (mais philosophiquement parlant j'ai du /mal/ à accepter ce concept ^^).
 
Pareillement, mais cela me fait penser à une théorie d'un sociologue, Zygmunt Bauman.

Selon lui, les sociétés d'hier (jusqu'au début des années 80) étaient, entre autres, caractérisés par une forte pression d'institutions sur les individus. L'État, le travail, la famille, la religion, les mouvements de jeunesse, le parti politique, etc. étaient ses institutions qui façonnaient les individus qui ne sortaient que rarement du "moule institutionnel" duquel ils provenaient.
Toujours selon Bauman, depuis les années 80, les gens sont plus libres. Plus libres, mais plus renfermés sur eux-mêmes car cette liberté, si agréable qu'elle soit par rapport au conditionnement fort des institutions, apporte sont lot de problèmes. Je ne vais pas rentrer plus en profondeur dans les théories de Bauman, je voulais simplement évoquer celle-ci pour appuyer ce que je vais écrire.

Je suis d'accord avec toi, Spirit. Selon moi, ces réflexions métaphysiques devraient se faire au cas par cas. Mais le fait religieux est si important que je me pose des questions. Tout le monde est un jour angoissé par la perspective de sa mort, mais il faut se rendre à l'évidence : tout le monde n'a pas les capacités ou la véritable motivation pour trouver ses réponses par soi-même. Et c'est peut-être là qu'interviennent les religions. Elles seraient une aide à la réflexion sur ces questions. Là où je trouve que cette aide devient préjudiciable, c'est quand elle prétend être la seule voie viable et décharge ainsi les personnes les écoutant de tout effort de réflexion. Je ne suis pas contre l'aide de base, car combien de gens lisent des philosophes pour se construire leurs propres réponses ? Mais les bons philosophes encouragent à la réflexion (les meilleurs sur leurs propres écrits en premier !), pas à la pseudo charité métaphysique dont se fait gage, je pense, les religions monothéistes.
 
(J'ai un peu la flemme de lire vos pavé les gars :dsl:)

Je tiens à préciser que je ne porte aucuns propos racistes, peut importe la religion. Il s'agit de mon avis simple. (en espérant que celui-ci vous ouvre les yeux ;) ).

De manière général (comme tu l'indique), je trouve que la religion est un prétexte pour le pouvoir. Toutes les religions ont étaient inventés par des Humains ignares et profiteurs, rien de plus simple. Le mec à voulu ce faire entendre et connaître, il à juste eut un trip, c'est tout, quoi...

Pour détailler la chose, nous avons aucunes preuve de ces divinités, aucunes certifications des bouquins et parchemins religieux (comme la bible ou le coran (sans y faire une fixations sur ces exemples)). Avons-nous réellement déjà vu une divinité apparaître devant nous ? (sans avoir fumé un gros pétard, bien sûr).

J'ai juste une choses à demander à tout ces illuminés: " Réalise un seul péché sans demander pardon à l'avance ni après, avec aucuns regret et regarde bien si tu reçois une quelconque réponse/punition de ta ou tes divinité(s)."

Le pire, c'est que la religion n'as pas de raisonnement scientifique, juste de l'histoire. Ils ne veulent même pas admettre que nous somme une espèce primitive comme les animaux.

Pour moi, notre seul Divinité, c'est L'humanité toute entière. Nous avons tous une part divine en nous, ce sont nos choix.

Fin bref, pour dire que la religion, ce n'est pas un bien ou un mal mais un du grand mytho ! (sans mauvais jeu de mot hein ^^)

Sur ceux, bonne nuit :fou:
 
De manière général (comme tu l'indique), je trouve que la religion est un prétexte pour le pouvoir. Toutes les religions ont étaient inventés par des Humains ignares et profiteurs, rien de plus simple.
Ça me semble un peu expéditif. Encore une fois, je ne voudrais pas me faire l'avocat du diable (avec mauvais jeu de mots), mais TOUTES les religions ne sont pas comme les poly/monothéismes. Par exemple, les chamanismes n'ont pas de vision transcendantales du monde. Et donc, personne, dans les peuples chamanistes, ne peut se dire le garant d'une parole supérieure. Du coup, il n'y a pas de pouvoir lié à la religion dans ces peuples.

Le mec à voulu ce faire entendre et connaître, il à juste eut un trip, c'est tout, quoi...
Paul de Tarse powaaaaaa.

Pour détailler la chose, nous avons aucunes preuve de ces divinités, aucunes certifications des bouquins et parchemins religieux (comme la bible ou le coran (sans y faire une fixations sur ces exemples)). Avons-nous réellement déjà vu une divinité apparaître devant nous ? (sans avoir fumé un gros pétard, bien sûr).
C'est une des questions. Les religions qui se font les garantes du contact avec un concept métaphysique n'était-elle pas par essence dangereuse ? Cette position leur confère un tel pouvoir sur les gens que cela n'est-il pas dangereux ?
Il est évident qu'il faille dissocier les dieux et les religions pour juger en bonne et due forme les religions sur ce qu'elles sont et qui elles servent.

Edit :

Le pire, c'est que la religion n'as pas de raisonnement scientifique, juste de l'histoire. Ils ne veulent même pas admettre que nous somme une espèce primitive comme les animaux.
La science prouve que nous sommes différents des animaux de par notre langage (ça concerne tous les êtres humains) et la pensée, qui induisent une extrême conscience de soi-même. Donc, vu comme ça, nous ne sommes pas juste une espèce primitive (d'ailleurs le terme primitif est péjoratif pour bon nombre d'êtres vivants dont la composition est extrêmement complexe).
 
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Pour ma part, la seule religion qui convient (je détaille encore ma "philosophie de vie" décrite plus haut) est une religion sans divinité.

Je prends le mot au second degré, pour décrire une habitude, par exemple je n'appartiens pas à la religion du chocolat noir (trop amer pour moi, pardon).

Cependant le divin existe, ou plutôt le métaphysique magnifique et inexplicable : l'essence même de notre apparentenance au monde (ou plutôt notre existence) me fascine et me terrifie ! Dans quoi vivons-nous ? Qu'est-ce qu'un atome d'un point de vue métaphysique ? Comment puis-je dire ce que je désire dire en étant aussi limité par la langue ?

Cette "religion", à converser entre guillemets donc, serait donc un amour de la vie, des femmes, du miel, des voyages, et plus généralement de la multiplicité de la vie (et de son immanence). Ce n'est pas de l'épicurisme au sens où j'entends vite pourvu de valeurs notamment dans mes relations affectives, pour préciser.

J'ai certes un peu dévié du sujet mais peut-être aurai-je soulevé quelques notions importantes, espérons que ce soit le cas.
 
J'ai peur que celles-ci nous détournent de la vie. Je ne peux me résoudre à vivre tourné vers un être supérieur transcendant comme je le disais.

Lorsqu'on croit à une divinité on est souvent dans une relation de demande / soumission / louange, etc. Pourquoi demander à une divinité ce que l'on pourrait essayer soi-même (sans forcément réussir) ? Pourquoi louer ce Dieu au lieu de louer la magnificence de la vie ? (sur ce point, les deux sont souvent fusionnés mais sous l'apparence du Dieu, occultant en quelque sorte la vie).