ZeroDay, tu prends des exemples et des cas particuliers là où je parle de cas général et de caricature. Bien sûr qu'il y a des gens qui ne rentrent pas des mes propos et heureusement, la réalité serait bien ennuyeuse sans cela. Mais dans un système scolaire qui ne convient presque à personne, occupons-nous déjà de faire en sorte qu'il fonctionne moins mal dans le cas général avant de se pencher sur les cas particuliers. On ne peut pas tout faire en même temps, alors autant se concentrer sur la plus large partie de la population d'un coup.
Physicien, peut être, mais d'autres choses, pas forcément. Dans mon cas informatique. On peut dire ce qu'on veut, mais moi je le vois, il y a pas tant besoin que ça de maths en informatique (et la physique lol).
Comme je l'ai dit, tout dépend du domaine de l'informatique recherché. Il est certain qu'une technicien de maintenance, un sysadmin ou un développeur n'aura pas besoin de maths (quoique pour un développeur quelques notions de complexité ne seront jamais de trop). Mais l'informatique ce n'est pas que ça et heureusement. Le data mining, la conception de bases de données, l'encodage audio ou vidéo, la cryptographie, l'affichage 3D... Pour tous ces exemples et bien d'autres il faut des maths.
Alors si, le choix de filière est important. Un L ne sera pas ingénieur, un STI ne sera jamais avocat, un bac pro aura jamais un métier qui va bien lui rapporter.
Important oui, dans la mesure où il est vrai que tu ne peux pas détourner l'enseignement fondamental de la filière pour aller totalement ailleurs (quoiqu'en S tu peux faire khâgne...). Mais pas aussi déterminant que l'avait soutenu la personne à qui j'ai répondu dans la mesure où il existe énormément de passerelles en post-bac (on peut passer du littéraire au marketing ou au droit, de la physique au commercial ou à la finance, etc. et sans perdre une année).
Fake sur la partie informatique, les "techniciens" comme tu dis, commencent à apprendre le binaire, l'hexadécimal, l'algèbre de boole, le C etc (dépend du programme et du lycée) dès la première. Et dans l'informatique, y a pas que des ingénieurs et des programmeurs. Y a aussi ces techniciens qui font de la maintenance, de l'aide chez les gens, qui font des cours d'informatique aux vieux et j'en passe.
Je n'ai jamais dit le contraire. J'ai caricaturé, je te l'accorde (en même temps, je l'ai dit) en mettant d'un côté les gens qui ont besoin de mathématiques avancées et d'un autre côté ceux qui n'en ont pas besoin. Ceci dans l'optique de répondre à un paragraphe qui disaient que les mathématiques ou la physique ne servaient pas dans l'informatique. Ça sert, mais pas pour tout le monde.
Connaître l'algèbre de Boole ce n'est pas que connaître le théorème de De Morgan ou savoir utiliser un tableau de Karnaugh. C'est aussi comprendre que derrière il y a une théorie mathématique qui est à la base de la théorie de l'information. Encore une fois : oui c'est utile de connaître ça, mais pas pour tout le monde. Il est certain que, comme tu le disais plus haut, un technicien n'a pas besoin de connaître tous ces détails pour bien faire son travail.
Ne va pas croire non plus que tous les ingénieurs issus de grandes écoles sont bons et vont faire un travail de qualité. Au contraire. Comme comparaison, on peut voir les futurs députés qui sortent de bonnes écoles et qui viendront une fois de temps en temps pour voter pour une mauvaise loi et se faire corrompre. Tu trouvera aussi des ingés qui branlent rien. Tu crois que c'est pourquoi que les ingés veulent devenir chefs de projet ? Tu te fais plus de blés que les autres et tu fais... pas ton boulot d'ingé.
Je n'ai pas dit ça non plus. Bien sûr qu'il y a des cas particuliers. Je suis moi-même issu d'une des mauvaises écoles dont je parle et bien que le niveau moyen à la sortie soit assez médiocre, il y a des gens qui sortent du lot et qui sont très bons, j'en connais. Je connais aussi des étudiants qui sortent de ce que j'appelle les bonnes écoles et dont le niveau moyen - j'insiste - est supérieur au nôtre. Bien sûr que, encore une fois, parmi ces étudiants, il y aussi des bons à rien.
Pourquoi les ingés veulent devenir chefs de projet c'est une toute autre question. La réponse est très simple : en France - à la différence des pays anglo-saxons par exemple - tu n'as quasiment aucun avenir en tant qu'ingénieur expert technique. Si tu veux évoluer, tu es presque obligé de passer dans le management. Et crois-moi, je le déplore énormément.
Ensuite, le niveau exigé au bac est "normal". Ce qui ne l'est pas, c'est qu'il est surnoté, à ce qu'il paraît. Mais bon, si c'est pour avoir qu'une petite école après, osef du notage. Les gens savent ce que ça veut dire.
Non, je suis désolé, ce n'est pas "normal". Quand je regarde les épreuves de mathématiques ou de physique du bac S (censé être le plus exigeant à ce niveau) j'ai peur. Il n'y aucune difficulté, les - rares - raisonnements exigés sont loin du niveau intellectuel que l'on pourrait attendre d'un élève de 17 ou 18 ans. C'est en grande partie pour ça que la rupture avec des formations plus exigeantes comme la prépa - encore une fois je parle de ce que je connais - est si importante, et même pour ça que ces formations doivent baisser leur niveau année après année.
Alors tu t'estimes médiocre je l'espère ? :3
Qu'en sais tu, si tu n'en es pas un ? C'est peut être ce qu'ils donnent comme impression, mais je doute que ce soit cela pour beaucoup de monde... et même, que sais tu de la vie de ces gens là ? J'avais une ami qui était très mauvaise en cours, qui n'arrivaitpas à se concentrer ni à se passionner. Plusieurs mois après l'avoir connu, j'ai appris qu'elle avait perdu ses deux parents, l'une suicidée, l'autre mort d'un cancer. Elle vivait chez ses grands parents pour qui elle faisait la cuisine, le ménage etc... Mis à part le choc psychologique de ne plus avoir de parents depuis sa 5ème, combien de temps dispose t'elle pour travailler ? Ses grands parents habitent à la campagne, elle mettait du temps pour venir et partir, elle devait donc se lever tôt. Penses tu que cette fille s'y complaisait ? Penses tu qu'elle était heureuse dans sa situation ? Certes ce cas est un peu extrême, mais ne va pas croire que l'élève moyen est mauvais et fier de l'être. Ça ne plaît à personne d'être mauvais et de voir son avenir compromis.
C'est hors-sujet mais je vais répondre quand même. Je m'estime médiocre mais je ne m'y complais pas, voilà peut-être ma différence avec l'élève type et voilà peut-être pourquoi mon analyse ne fonctionnerait peut-être pas sur moi et pourquoi le système que je propose ne me conviendrait peut-être pas ; mais peu importe, il faut que cela convienne au plus grand nombre.
Quant à ton amie, je suis très triste pour elle, mais encore une fois c'est un cas particulier.
Quand je parle de l'élève type, je parle de celui qui se complait à la moyenne ou en-dessous, celui qui ne bosse pas ou très peu, celui qui préfère aller sur facebook plutôt que de faire le minimum. Et il y a beaucoup d'élèves dans ce cas : je travaille avec des adolescents dans le cadre d'une activité bénévole et on discute pas mal de ces sujets, donc je ne dis pas ça en l'air.
Cet élève-là - et comme ça je réponds d'un même coup à la citation suivante - n'a pas la maturité nécessaire pour comprendre à quoi lui servent les savoirs qu'on lui fait étudier, ou alors il l'a mais ne s'en sers pas. Ce n'est pas parce qu'un savoir n'a pas d'application pratique dans la minute qu'il ne sert à rien. Objectivement, c'est pas très utile de savoir que Victor Hugo a voulu dire ceci dans tel texte avec telle métaphore, mais ça participe à forger ton esprit critique. Ce n'est pas non super utile de savoir que (a+b)²=a²+2ab+b² mais ça participe à forger ta logique et ton esprit rationnel. Et c'est hyper important dans une vie d'adulte.
T'as tout à fait raison, retournons aux humiliations et aux châtiments corporels !
Peut-être pas, mais regarde comment sont traités les enseignants dans certains collèges ou lycées par les élèves et même parfois par leurs parents. Tu ne trouves pas ça révoltant ?
Le respect pour l'enseignant a presque disparu et c'est cela que je regrette pas les châtiments corporels ni les humiliations.
Et si on ne veut pas entrer dans ce jeu où celui qui est le meilleur écrase celui qui est moins bon ou n'a pas cet esprit de compétition ? Si on préfère une éducation basée sur l'égalité comme dans notre devise ? Si on préfère aider les autres plutôt que de les laisser crever ?
Alors tu t'es trompé de pays. Ce sont les gens qui s'entraident qui réussissent le mieux, je l'ai dit, mais vient un moment - que ce soit pour tes études supérieures ou simplement sur le marché du travail - où il n'y a pas de place pour tout le monde. Et donc il y a forcément une compétition et un esprit de concurrence.
Autant s'y préparer tôt.
Non, je trouve pas ce système éducatif très socialiste non :')
C'est bien un truc de droite ça, de pourrir des gens pour être au dessus d'eux.
Tu détournes la citation, je ne parlais pas du système scolaire quand je parlais d'un système socialiste, mais plutôt du système économique français qui est fondé sur l'entraide - ce qui est génial dans le principe mais montre les difficultés que nous connaissons en pratique.
Et il n'est pas question de pourrir qui que ce soit, il est question de donner le meilleur de soi-même.
P.-S. - Pourrais-tu arrêter d'écorcher mon pseudo ? ^^