“Les Limbes”. Voilà une série de créations minecraftiennes que nous pourrions qualifier de Post-CB (Command Block, si vous n’aviez pas saisi), tant l’existence de ce genre de projets n’était qu’un vaste fantasme pour les map makers et les joueurs il y a quatre, voire cinq ans, au temps où nous étions encore heureux de trembloter dans nos mines au moindre bruit et où Herobrine faisait un carnage… dans l’esprit des naïfs, mais ce n’est pas notre sujet !

Un fantasme parce que grâce à ces blocs de commandes, les possibilités de… non, bref on vous le rabâche de partout. En gros, c’est très puissant et ça a changé la face du map making exactement comme nous l’espérions et comme Mojang l’espérait également, point à la ligne. Avec des décors gigantesques accompagnés d’une ambiance sonore dans le même ton et leur mise en scène, les deux précédentes créations de cette série, exposées ici et ici, tiraient parfaitement parti de cet outil.

Depuis mi-septembre, le troisième chapitre de cet univers particulier est disponible, aussi est-il temps de le présenter ici parce que comme vous devez vous en douter, il n’est pas en deçà de ses deux grands frères en terme de qualité. Il n’est pas parfait, il n’est pas tout rose, mais il vous occupera quelques temps et certainement pas en vous envoyant récupérer un casque dans une caverne pour le compte d’un SDF chelou. Voici Les Limbes – Chapitre III : L’éveil (pour la 1.8.8)

LES LIMBES – L’ÉVEIL

Vous ne connaissez pas cette série ? Alors mieux vaut débuter par les deux précédentes maps parce qu’autrement, vous risquez d’être largué. L’aventure se décline pour le moment en trois épisodes, ces derniers se suivent, il faut faire dans la continuité si vous ne voulez pas jouer les perdus. D’ailleurs, les deux premiers chapitres sont bien fichus, vous ne risquez rien en vous y lançant.

Voici John, qui a décidé d'y jouer sans avoir touché aux autres

Ça c’est John, qui a décidé d’y jouer sans avoir touché aux autres.

Si vous insistez, soit, je peux vous fournir un rapide résumé des événements précédents : vous vous incarnez vous-même, pauvre Gugus enfermé dans sa propre tête, conscience prisonnière dans son propre subconscient, à cause d’expérimentations scientifiques douteuses ayant plus ou moins été laissées sous l’assistance d’une Intelligence Artificielle aussi pacifiste et bien réglée qu’une GLaDOS tournante sur Windows 8. En gros, vous êtes mal. Dans votre malheur, vous trouvez de l’aide en la personne de Murray.

Meet the Murray

Meet the Murray

Ancien chercheur impliqué dans ce qu’il vous arrive, le bonhomme est lui aussi enfermé dans les Limbes de votre esprit. Ce n’est qu’en coopérant avec lui que vous réussissez à traverser diverses épreuves et à activer tout un tas de trucs et de machins pour progresser dans votre quête de liberté. Si les deux premiers chapitres racontaient comment vous vous sortiez de ce cauchemar pour retourner dans le monde réel, ce troisième chapitre vous donne désormais la responsabilité de remettre de l’ordre dans ce dernier.

Et y’a du boulot.

La première chose à retenir sur ce nouveau chapitre, c’est que sa mise en scène est terrible. Dans le bon sens du terme j’entends : un vrai soin a été apporté à la gestion de la caméra, à l’ambiance, la musique, le tout avec des décors qui frôlent l’onirisme pur et simple de temps en temps, parfois dans des lieux plus basiques. On dirait de vraies petites cinématiques. L’introduction, par exemple, balancera les plus vieux joueurs d’entre vous dans le passé, les faisant se demander : “Bon sang, le jeu a vraiment changé depuis que je l’ai acheté quand même” ou quelque chose comme ça. C’est beau, c’est bien fait, c’est un bon point.

La salle des modules, un des premiers environnements qui s'offrent à nous

La salle des modules, un des premiers environnements de la Map

La formule des décors soignés et relativement vastes dans laquelle il faut suivre les directives de Murray tout en jonglant avec les mobs du coin est toujours là, fidèle aux deux premiers chapitres. On tombera, une fois encore, sur des boss sauce redstone très costauds et sur des énigmes assez solides, du gros code à trouver sans disposer d’indices au jeu de lumière assez original, par exemple. C’est bien fait mais ça peut être un obstacle pour certains tant ce type de passages n’est pas forcément évident du tout. Difficile de juger si c’est trop dur ou non, je présume que ça dépend de chacun. Mais vous êtes prévenus. Quoi qu’il en soit, c’est fonctionnel.

Un petit tour dans l'espace ou repose des serveurs ! C'est sur qu'ici, pas de risque de surchauffe

L’espace où reposent des serveurs ! Ici, pas de risque de surchauffe

Je ne vais pas m’étendre sur l’histoire, à vous de la découvrir, sachez seulement que les différents environnements qu’elle vous fait traverser et les différentes situations rencontrées ne laissent pas place à l’ennui. Oui, on peut râler sur certaines tâches comme au tout début lorsque nous devons trouver UN endroit parmi une centaine d’autres identiques (et sur deux étages différents) ou encore la frustration que l’on peut ressentir devant certaines énigmes (j’en ai déjà parlé).

On peut aussi faire la grimace devant la tronche de la station spatiale dans laquelle prend place une partie de l’aventure, parce que vue de l’extérieur, on dirait… pas grand chose justement, ou enfin, définitivement tirer un trait sur l’humour de Murray du le premier chapitre (bien que le personnage reste sympatoche).

Mais comment parvenir à la perfection de toute façon ? Ces petits défauts sont largement compensés par le contenu de l’aventure qui transpire le travail de son auteur. Il aime l’univers qu’il a créé sur cette SandBox et tient à nous le faire découvrir de plus en plus, ça se sent, et c’est agréable.

Ça fait très Final Fantasy des fois

Ça fait très “Final Fantasy” des fois

Divers “Easter eggs” sont dissimulés un peu partout sur la carte, à vous de trouver où ils se cachent. Ils restent suffisamment discrets pour ne pas devenir abusifs comme nous avons déjà pu le voir sur certaines maps. La carte, d’ailleurs, compte un bon nombre de niveaux et vous occupera pour trois bonnes heures minimum. Elle est jouable en solo comme en multijoueur, assurez-vous toutefois que tous les joueurs disposent du resource pack fourni et essentiel à la map. Bonne aventure à toutes et à tous.

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Corrigé par Teraltaah et Sybdu06

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