Le musée de Minéralogie de l’École des Mines de Paris accueille jusqu’au 29 août 2025 une exposition inédite consacrée aux minéraux emblématiques de Minecraft. Une occasion unique d’observer de près ces trésors naturels, familiers pour tout amateur du célèbre jeu vidéo.

Depuis le 1er avril, au sein de la galerie permanente du musée, douze vitrines présentent près de quarante spécimens de minéraux, de roches, de météorites et de gemmes. Émeraude, quartz, obsidienne, lapis-lazuli ou encore diamant : autant de ressources essentielles dans l’univers de Minecraft qui prennent ici toute leur dimension scientifique et minéralogique.

Vitrines de l’exposition sur Minecraft avec les minéraux quartz, or, calcite et émeraude au musée de Minéralogie de l’École des Mines de Paris.
Quartz, or, calcite et émeraude : des spécimens bien réels pour mieux comprendre ce que Minecraft simplifie à l’extrême, dans un cadre patrimonial d’exception. Le Figaro/Charles Boutin

Quand Minecraft ouvre une porte sur les sciences de la Terre

Le projet, né de l’initiative d’un ancien médiateur du musée passionné par le lien entre géosciences et culture populaire, invite à s’interroger : jusqu’où Minecraft reflète-t-il la réalité minérale ? En explorant cet espace de 70 m², il est possible de découvrir la véritable nature des matériaux exploités virtuellement et de mesurer les écarts, parfois surprenants, entre le monde du jeu et celui de la nature.

« Tout est issu de notre collection », précise Romain Bolzoni, conservateur adjoint. « Nous avons sélectionné ces pièces parmi les 100 000 échantillons que compte le musée, souvent invisibles au public. Ce sont de véritables trésors historiques. »

L’exposition propose une approche ludique et scientifique, en juxtaposant les versions pixélisées des minéraux aux spécimens réels. Le musée promet ainsi d’emmener ses visiteurs « des profondeurs de la Terre aux confins de l’espace » à travers les éclats des gemmes et les météorites exposées.

Entre science et imaginaire : les libertés prises par Minecraft

Si certaines correspondances sont étonnamment fidèles, d’autres illustrent les libertés prises par les concepteurs du jeu. Le lapis-lazuli, par exemple, est correctement associé à ses usages décoratifs. En revanche, d’autres minéraux sont représentés de manière plus fantaisiste.

Ainsi, dans Minecraft, le fer semble abondant et facile d’accès, alors que dans la réalité, il est rare en surface : « Le fer que nous connaissons est extrait d’autres minerais, car le métal pur provient principalement du noyau terrestre ou de météorites », explique Romain Bolzoni.

Le quartz, omniprésent sur notre planète, n’apparaît dans le jeu que dans le Nether, une dimension infernale imaginaire. Quant à l’obsidienne, un verre volcanique formé par un refroidissement rapide de lave acide, elle est obtenue dans Minecraft par un simple contact entre l’eau et la lave, une simplification très éloignée des véritables conditions géologiques.

Le diamant, symbole de rareté et de puissance dans Minecraft, illustre à lui seul la complexité du réel. Tandis que le jeu invite à le rechercher à une faible profondeur (couche 11), sur Terre, il faut plonger à près de 140 kilomètres pour espérer en trouver. L’exposition rappelle également que le diamant, malgré sa dureté exceptionnelle, demeure fragile et cassant – loin de l’image d’indestructibilité qu’il revêt dans l’imaginaire collectif.

Un musée d’exception à découvrir

Au-delà de cette exposition temporaire, le musée de Minéralogie de l’École des Mines de Paris offre l’une des plus riches collections au monde, fruit d’une histoire entamée en 1794. Chaque vitrine consacrée aux minéraux de Minecraft dialogue d’ailleurs avec d’autres salles du musée, permettant une exploration plus large de ses trésors.

Informations pratiques :

Notez cet article