Des plaines du Nether aux cavernes profondes, ses mélodies ont transformé le silence du jeu en émotions. Lena Raine est devenue l’oreille sensible de Minecraft, après avoir marqué Celeste ou Guild Wars 2. Portrait d’une artiste discrète, mais essentielle à l’identité sonore des mondes virtuels.
Des débuts entre Sonic et violon
Lena Raine a grandi entourée de musique. Son père, violoniste, l’initie très tôt à cet univers. Mais c’est sur Internet, au sein d’une communauté de fans de Sonic, qu’elle découvre les joies de l’arrangement MIDI. Elle y recompose d’abord des morceaux existants, avant de créer ses propres compositions. Un apprentissage en ligne, nourri par la passion.
Elle poursuit ensuite ses études au Cornish College of the Arts, où elle obtient un diplôme en composition. Rapidement, elle se fait remarquer dans le monde du jeu vidéo, avec des projets alliant narration et bande-son comme Celeste ou Guild Wars 2.
Une voix musicale pour les mondes imaginaires
C’est avec Celeste que Lena Raine se révèle au grand public. La bande-son, saluée pour sa finesse et son intensité émotionnelle, lui vaut plusieurs récompenses, dont le prix de la meilleure musique de jeu vidéo décerné par la SACEM américaine en 2019. Elle sera également nommée aux BAFTA la même année.
Mais son travail ne se limite pas à ce jeu culte. Elle signe ensuite la musique de Chicory: A Colorful Tale, Deltarune (aux côtés de Toby Fox), ou encore ESC, une œuvre interactive qu’elle conçoit elle-même.
Une empreinte unique dans l’histoire musicale de Minecraft
En 2020, Lena Raine entre dans l’histoire de Minecraft. Elle devient la première compositrice à rejoindre officiellement le projet depuis C418, figure mythique à l’origine des musiques emblématiques du jeu. Sa mission : enrichir l’ambiance sonore de la Nether Update.
Elle compose notamment Pigstep, un disque audacieux aux sonorités électroniques et syncopées, devenu culte dès sa sortie. D’autres morceaux suivront, à travers les mises à jour Caves & Cliffs, The Wild Update et Tricky Trials. À chaque fois, elle parvient à insuffler une atmosphère propre à chaque biome, entre mystère, sérénité et tension.
Une artiste libre, en phase avec son époque
Lena Raine évolue en indépendante. Elle publie ses propres albums (Oneknowing, Reknowing), compose pour des courts-métrages, développe des projets personnels, et reste active sur les réseaux. Elle se distingue par un style reconnaissable entre mille : des textures sonores riches, une sensibilité marquée, et un sens du rythme qui épouse le gameplay.
Femme transgenre, elle évoque parfois son parcours avec pudeur mais fermeté, rappelant l’importance de la représentation dans le milieu du jeu vidéo. Son authenticité et son engagement discret lui valent le respect d’une large communauté.
Une discographie déjà dense… et toujours en expansion
En parallèle de ses collaborations avec Mojang, Lena Raine alimente régulièrement sa discographie. Ses créations se déclinent en albums, EPs et musiques de jeux, avec une variété de styles allant du chiptune à l’orchestral.
Parmi les titres marquants :
- Oneknowing (2019), œuvre introspective et mélodique.
- Minecraft: Tricky Trials (2024), dernier album en date dans l’univers cubique.
- Celeste: Farewell (2019), conclusion poignante d’une aventure musicale.
Vous pouvez la retrouver sur sa chaine Youtube ou son Soundcloud.