Des millions de pages aspirées chaque jour, sans crédit ni retour : face à l’explosion des robots IA sur le web, Minecraft.fr a décidé de couper l’accès. Une décision technique, mais surtout stratégique.

L’IA explore, copie, réutilise… sans jamais renvoyer

Depuis plusieurs mois, des robots automatisés – appelés crawlers – arpentent nos pages de manière intensive. Leur mission : aspirer nos contenus pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle, sans nous consulter, sans nous citer, sans nous compenser.

Ce phénomène n’est pas isolé. Comme l’a révélé Next dans un article publié le 1er juillet 2025, les crawlers d’OpenAI explorent aujourd’hui jusqu’à 1 500 pages pour un seul clic humain. Chez Anthropic, ce ratio dépasse 70 000 pages consultées pour une seule visite réelle.

Dans ce contexte, publier du contenu de qualité ne garantit plus rien : votre texte peut être lu, compris, résumé, mais ailleurs, sur un chatbot ou un moteur IA, sans jamais passer par votre site.

Cloudflare passe à l’offensive

Conscient de l’ampleur du problème, Cloudflare a récemment franchi un cap. Désormais, tous les sites protégés par sa plateforme bloquent par défaut les robots IA les plus connus.

Deux options sont disponibles : interdire l’accès à l’ensemble du site, ou uniquement aux pages contenant de la publicité. Un programme de monétisation optionnel (Pay per Crawl) est également en test, permettant aux éditeurs de facturer l’accès à leurs contenus.

Objectif affiché : forcer les entreprises d’IA à négocier au lieu de prélever. Comme l’a résumé le PDG de Cloudflare, “s’ils n’ont pas accès au contenu, leurs produits seront moins bons” (source : Next.ink).

Une décision pour protéger notre avenir

Minecraft.fr fait le choix de s’inscrire pleinement dans cette démarche. Nous avons commencé à bloquer les robots d’IA identifiés, et nous continuerons à surveiller leur activité.

Nous n’avons rien contre l’intelligence artificielle. Nous l’utilisons nous-mêmes en interne comme outil d’assistance à l’écriture et à la vérification, jamais pour recopier des textes existants. Mais nous refusons que notre travail soit absorbé et recyclé à grande échelle, sans crédit, sans visite, sans accord.

En coupant l’accès, nous défendons notre contenu. Et plus largement, nous défendons un web où les éditeurs ont encore leur place.

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